courrier des lecteurs

Voulons-nous faire de nos jeunes de futurs chômeurs?

23 févr. 2012

Le secteur de l'artisanat du bâtiment en Valais (sans le gros œuvre) occupe 12 500 travailleurs dans près de 1500 entreprises. Il y a donc en moyenne huit places de travail par entreprise. Comme dans le reste de la Suisse, le tissu économique est constitué essentiellement de petites entreprises familiales. Celles-ci offrent en 2012 plus du quart de toutes les places d'apprentissage de notre canton. Voilà pour les chiffres! Le chiffre d'affaires des entreprises de construction lié à l'activité dans les stations touristiques varie entre 25% et 100% selon que celles-ci se trouvent en plaine et peu concernées par le développement touristique ou au contraire en région de montagne. L'effet quasi inévitable d'une acceptation de l'initiative lancée par M. Franz Weber et les milieux qui lui sont proches sera donc une attitude très négative de tous les patrons d'entreprise des milieux de l'artisanat concernant l'emploi. On parle aujourd'hui de réduction de 30% à 50% du personnel dans le meilleur des cas. Il n'est pas difficile d'imaginer que les premiers touchés seront les jeunes arrivant sur le marché de l'emploi ces prochains mois. Tous les jeunes qui ont, et c'est heureux, une fibre écologique plus sensible que certains vieux chevelus, devront bien peser le poids de leur vote en faveur d'une initiative qui risque de les mettre en danger directement. Vaut-il mieux pour eux protéger l'éventualité d'un emploi dans une région au potentiel de développement réel, ou est-il préférable de regarder demain le coin de pays qui les a vu grandir sur une carte postale depuis une ville où il fait toujours gris et où les gens sont devenus agressifs, jaloux et malheureux du bonheur de ces riches privilégiés ayant déjà une résidence secondaire et qui vivent en Valais?
par Gabriel Decaillet, directeur du Bureau des métiers