courrier des lecteurs

Nos grandes entreprises risquent de délocaliser

7 nov. 2013

Il est bien de s'insurger contre des salaires scandaleux et d'être scandalisé par les plans de licenciement d'entreprises bénéficiaires. Il est intolérable de voire des dirigeants bénéficier de bonus extravagants alors que leur entreprise est en difficulté et qu'elle licencie. Et il est bon de se battre pour plus de justice sociale. Mais il est utopiste, voire suicidaire, de vouloir limiter les salaires par la loi. C'est donner à l'Etat un rôle qu'il ne doit pas avoir. C'est se diriger lentement vers une économie semi-dirigée, comme celle de la France où plus de 25% de la population active est employée par l'Etat. Ou pire, comme celles de l'URSS, de la Corée du Nord ou de Cuba. On connaît les résultats. Un Etat tout puissant qui légifère sur tout et qui mène peu à peu son peuple à la misère. Un peuple où il n'y a bientôt plus que des fonctionnaires. Les initiants estiment que les salaires mirobolants seraient distribués à l'ensemble du personnel, ce qui augmenterait son pouvoir d'achat. Une vue de l'esprit, mais admettons. Pour un salaire de 20 millions pas an et une entreprise de 40'000 employés, chaque employé toucherait 50 francs de plus par an. Sacrée augmentation! Par contre s'il faut effectivement empêcher les abus et rendre les dirigeants responsables de leurs décisions, les initiants oublient qu'un bon dirigeant ne se trouve pas facilement et qu'il doit être bien payé. Sinon nos grandes entreprises risquent de délocaliser leurs sièges pour trouver des cieux plus cléments.
par Michel Lambert, Nax