courrier des lecteurs

Le tourisme a besoin de cette nouvelle loi

19 nov. 2009

Fort d'une expérience d'une trentaine d'années dans le tourisme, je vous livre ma prise de position au sujet de cette nouvelle loi. Même si je peux comprendre certains arguments des opposants – fixation de conditions très strictes pour former une région, ou incertitude sur le montant exact des taxes futures – ces derniers ne sont pas de nature à remettre en question fondamentalement la loi. Sur la question de la constitution de régions fortes et efficaces en matière de promotion et de marketing, tout le monde est d'accord. Certes la loi ne mentionne plus les sociétés de développement mais parle d'"acteurs locaux" responsables, de l'accueil et de l'animation décentralisés. Le principal écueil est le financement. La loi donne plus de moyens financiers à notre tourisme: c'est un vœu largement souhaité par tout le monde. Mais comme souvent, on voudrait puiser ces moyens dans la poche du voisin. La région Verbier Saint-Bernard qui vient de se former est conforme à la nouvelle loi et peut illustrer mon propos: l'argent récolté dans la région reste à la disposition de la région. La TPT est déjà introduite dans les deux communes les plus importantes. La taxe d'hébergement (TTH) frappera il est vrai, les propriétaires dont la résidence secondaire est sise sur le territoire communal: cette taxe ne devrait cependant pas être vue comme un impôt, mais comme un investissement. En effet, un essor du tourisme tel qu'attendu avec la loi, apportera une plus-value à cette résidence. Quant aux autres propriétaires valaisans ou étrangers au canton, ils payent déjà une taxe avec la loi actuelle. Du fait que cette TTH sera modulée par les communes selon les critères de localisation et de fonction, elle pourra, sur décision du Conseil communal, être revue à la baisse, sans modification de la loi. Fixée par rapport à la surface de l'immeuble, cette TTH est équitable pour l'hôtellerie et la parahôtellerie et ne pourra pas être revue à la hausse en fonction de la marche des affaires, ce qui est le cas avec la taxe de séjour actuelle: plus l'hôtel travaille, plus le montant de la taxe de séjour est élevé. Enfin, la promesse faite par les opposants pour une mise en place rapide d'un nouveau texte en cas d'échec devant le peuple: c'est un leurre... Il a fallu plusieurs années au Parlement pour l'élaboration de la loi proposée. Par contre, une fois le texte accepté, des modifications pourraient, si nécessaire, être apportées par les communes de manière beaucoup plus souple. Voilà pourquoi je voterai oui à la loi proposée et j'invite tous ceux qui pensent que notre tourisme a besoin de moyens importants et de professionnels compétents à faire de même.
par Jean-François Murisier, Orsières