courrier des lecteurs

L'initiative Minder n'exige pas de limite maximale pour les salaires

13 févr. 2013

L'initiative contre les rémunérations abusives n'exige pas de limite maximale pour les salaires. Si le peuple en colère accepte l'initiative ou la contreproposition, le problème des rémunérations excessives sera tout sauf résolu. Ainsi, les entreprises pharmaceutiques qui bénéficient d'un traitement de faveur de l'État, c'est-à-dire qu'elles ont moins à lutter contre une concurrence qui fait pression sur les prix, pourront continuer à réaliser des gains énormes grâce à la cherté des médicaments et rémunérer leurs dirigeants avec des bonus de plusieurs millions de francs. Comparés aux bénéfices de ces entreprises, les bonus sont des pourboires. Tant et aussi longtemps que les banques pourront créer d'énormes sommes de crédits à partir de rien et qu'elles pourront générer des millions grâce aux garanties de l'Etat et du peuple sans véritable création de valeur en s'adonnant à la spéculation et aux investissements, les dirigeants mériteront des bonus à hauteur de millions en payement de leurs services au lieu d'être considérés comme des arnaqueurs. L'avidité préside également parmi les actionnaires qui demandent aux entreprises de 15% à 25% de rendement sur le capital. Le Prof. Martin Janssen de l'université de Zurich demande que les banques, les entreprises pharmaceutiques et les assurances bénéficiant d'un traitement de faveur de l'État soient soumises aux forces du marché. Le gonflement de la masse monétaire mentionné, et donc la dépréciation de l'argent, fait diminuer les économies des citoyens, tandis que les valeurs réelles acquises par le monde de la finance, soit de l'or, des biens fonciers ou des entreprises, gagnent en valeur. Selon le journal «Bilanz», la lutte méritoire de Thomas Minder pour les droits des petits actionnaires des entreprises cotées en bourse a déjà porté des fruits: certains des règlements proposés par Minder vont trop loin et ils n'ont pas leur place dans la Constitution, mais la contreproposition en reprend un grand nombre et les rend compatibles avec les intérêts de l'économie. Si la contreproposition entre en vigueur le 1.1.2014, Minder pourra toujours lutter contre les salaires excessifs et défendre le peuple en améliorant la loi au moyen de propositions. Voici pourquoi je voterai non.
par Emil Rahm, Hallau