courrier des lecteurs

Chanvre: oui à une initiative raisonnable

19 nov. 2008

Pour certains, le chanvre sert de dérivatif. A moins de vivre dans une société parfaite, celle que rêvèrent en vain les révolutionnaires du XXe siècle, les hommes recourront toujours à des dérivatifs (et l'on doit seulement espérer qu'ils en abuseront le moins possible). L'interdiction (ou prohibition) des dérivatifs n'est guère efficace, surtout si leur usage est déjà largement répandu, ce qui est le cas pour le chanvre. L'interdiction ne débouche alors que sur le marché noir, avec ses conséquences négatives liées à la diffusion sans contrôle de produits de mauvaise qualité. A condition qu'ils ne fassent pas de tort à autrui, la société n'a d'ailleurs pas à interdire à des adultes responsables le recours à des dérivatifs contrôlés. Elle a en revanche le devoir de protéger ceux qui n'ont pas un degré suffisant de liberté pour choisir, ce qui est le cas des plus jeunes. En chargeant la Confédération d'édicter des mesures concernant la production et le commerce du chanvre, l'initiative veille à une qualité suffisante des produits. En la chargeant de prendre des mesures pour la protection de la jeunesse et en interdisant à son propos la publicité, elle prévoit la prévention nécessaire pour ceux qui en ont besoin. Il faut donc dire "oui" à une initiative raisonnable qui ne diabolise pas le chanvre et prend les dispositions de bon sens pour en encadrer comme il se doit l'utilisation.
par Jean-Marie Meilland, Gauche valaisanne alternative