courrier des lecteurs

Assurance-maladie: non sur le fond, non sur la forme

25 mai 2008

Sous un titre enjoliveur, "Qualité et efficacité économique dans l'assurance maladie", le Parlement et le Conseil fédéral tentent encore une fois de plus de nous vendre leur âcre salade mêlée de manière disparate en vue bien ciblée de noyer le poisson. Certainement le principe visant à discréditer une initiative populaire, ayant en l'occurrence comme désignation "baisse des primes d'assurance maladie dans l'assurance de base" sous des arguments fallacieux afin de récupérer certains de ses paradigmes de base, présélectionnés selon les critères acceptables en termes "logique économique" pour nos hauts pontes paraît déjà à la base contestable. En rajoutant de manière subtile et détournée les critères favorables pour eux, la situation prend un contour intolérable. Ensuite l'aspect volontaire "vague" du projet ne nous donnant aucune information très transparente est une incitation de plus à refuser légitimement celui-ci. Rarement une votation fédérale ne nous aura donné aussi peu d'informations crédibles afin de pouvoir se forger une opinion personnelle, se limitant à quelques lignes d'un mince opuscule, occultant les débats télévisés habituels disputés, débats pourtant si intéressants dans notre démocratie directe. Il en résulte déjà un grand "non" pour la forme. Consacrons-nous maintenant au fond: le principe de l'article prévoit un changement de financement: l'abandon du système dual et l'introduction du principe moniste, c'est-à-dire que les cantons verseront directement leur contribution uniquement aux caisses-maladie et non plus aux hôpitaux, comme c'était le cas par le passé. Comme conséquence, les caisses auront tout loisir de décider librement quels montants elles souhaitent allouer aux fournisseurs de prestations en l'absence d'indications précises dans la loi. En l'état actuel, les caisses démontrent, il est vrai, une rigueur de transparence déjà si extrêmement eidétique, gageons que si cet article passe, elles ne se gêneront pas d'accentuer le phénomène. Autre conséquence, des prestations seraient supprimées du catalogue des soins. Comment déterminer quelles sont les prestations essentielles prises en charge, sans couper dans les prestations de manière arbitraire et entraîner de discriminations notoires au détriment des plus faibles et des personnes âgées. En supplément, l'acceptation du projet entraînerait une hausse des franchises et des participations amèneraient les plus démunis dans une situation précaire. Les conséquences qui en découleraient seraient au contraire du titre de l'article une détérioration de la qualité et de l'efficacité des soins en Suisse. Chers concitoyens, faisons preuve de lucidité et votons "non" à un projet manipulateur et mensonger.
par Arnaud Wilfried de Siebenthal, Sion