courrier des lecteurs

Office régional de placement: de qui se moque-t-on?

30 mars 2010

Au chômage, le premier mois vous devez avoir 6 visites d'agences temporaires (pas dans la ville ou vous habitez) et 4 visites d'autres entreprises et celles-ci, pas dans le travail que vous exercez. Sinon: pénalité! Le deuxième mois, vous pouvez enfin commencer à faire des recherches de travail dans votre domaine. Mais vous êtes obligés de vous présenter personnellement car les offres écrites ne comptent pas comme valables. Sinon: pénalité! On essaye de vous placer? (Office régional de placement) Je pense que tout le monde sait que, dans la maçonnerie, il est impossible de travailler en hiver. Sauf cas exceptionnel. En plus, nous avons une période de crise et ceci ne nous aide pas. De plus, on nous donne un contrat obligatoire (CRTO) où nous avons l'obligation de nous rendre tous les jours sous peine de pénalité. L'ORP nous dit que les timbres dans notre profession ne sont pas valables le premier mois. Si j'ai un CFC ou des diplômes dans plusieurs professions? On combat le travail au noir mais on nous oblige à travailler sur des chantiers qui demanderaient au moins cinq personnes professionnelles pendant un minimum d'une année. Nous sommes environ 150 personnes pour faire ce travail. (Et ce sans compensations de prestations ni de jours de chômage supplémentaires). Je suis chauffeur, machiniste et opérateur en chimie, on m'a demandé de faire du travail qui n'a aucune valorisation par rapport à mes capacités (exemple: déménager un étage de bureaux); par contre, on m'a refusé de me payer des cours qui m'auraient permis de trouver un emploi. Je dois d'abord signer un contrat et ensuite on me paie les cours. Quel patron accepte? Valorisation professionnelle ou profit des personnes au chômage? On nous assigne au CRTO en disant que la motivation est l'intégration sur le marché du travail. Qui a le temps de trouver réellement du travail en une demi-journée par semaine? (Ce à quoi nous avons droit: enfin un droit!) Ce que nous faisons, c'est uniquement aller chercher 10 ou 12 timbres par mois (sous les conditions de l'ORP) en sachant que nous serons réengagés dès que les conditions météorologiques seront bonnes. Un dernier mot: si le chômage n'existait pas? Réponse: il n'y aurait pas d'ORP et personne qui nous abaisse au stade de profiteurs. (Pas de chômage: pas de travail pour ceux qui nous édictent la loi du chômage (ORP ou l'Etat?) Heureusement que le chômage existe car, imaginez le nombre de fonctionnaires sans travail!
par Yves Bronzoni, Monthey