courrier des lecteurs

L'OPEP alpin - Trop vorace?

22 août 2007

Les sept cantons alpins, principaux producteurs d'énergie hydroélectrique, ont récemment fait savoir qu'ils entendaient demander une hausse de la redevance hydraulique de 20 francs par kWh en plus d'une nouvelle taxe destinée à indemniser la "houille blanche" retenue derrière les barrages avant d'être turbinée et lâchée dans le réseau aux heures de forte demande, taxe d'accumulation qui ne devrait pas dépasser 50 francs par kWh. A ce jour et depuis 1997, la redevance est fixée à 80 francs par kWh. A l'époque, elle avait été augmentée de 54 à 80 francs par les chambres. Selon leurs auteurs, la majoration des taxes et l'introduction d'un nouveau prélèvement en fonction de la capacité de retenue des barrages se fondent notamment sur le renchérissement couru dès 1997, sur la forte augmentation des gains et bénéfices des sociétés productrices, sur l'accroissement de valeur de la source énergétique accumulée, produite et livrée aux heures de pointe. Sachant qu'aujourd'hui, le montant total des redevances annuelles atteint le chiffre global de 400 millions dont environ 270 millions profitent aux cantons alpins, les projets de nouvelles hausses apporteraient 145 millions supplémentaires à ces derniers. Du côté des producteurs et surtout des consommateurs, cela va sans dire, l'on rechigne aux propositions faites. En effet, l'on met en exergue le fait que le Parlement fédéral a adopté une nouvelle législation sur l'électricité qui comportera une majoration des tarifs de 0,6 centimes par kWh. En y ajoutant les 0,3 centimes prévus voulus par les cantons de montagne, la facturation nouvelle du kWh ponctionnera de près d'un centime le porte-monnaie de l'usager. Si l'on ajoute ce centime aux récentes augmentations, de l'ordre de 25 à 30% du prix du kilowattheure desservi par Siesa S.A. et consommé dans la région sierroise, il faudra bien se dire que cette inflation des coûts de l'énergie profitera bien plus aux caisses étatiques qu'au consommateur-citoyen, une fois de plus taillable et corvéable à merci, car rien ne semble indiquer que l'augmentation requise des recettes hydrauliques du canton pourrait entraîner, ispo facto, une diminution correspondante de la fiscalité ordinaire de ses contribuables.
par Pierre de Chastonay, Sierre