courrier des lecteurs

Il faut abolir les heures supplémentaires!

12 janv. 2009

Les Suisses, rois du boulot, pouvait-on lire récemment dans la presse romande! Les quelque 186 millions d'heures supplémentaires accomplies en 2007 me laissent songeur! Ces heures cachent-elles une mauvaise organisation, un manque de personnel ou sont-elles le résultat d'une demande pléthorique? Cela représente 97 000 places de travail! Les chefs d'entreprises ne doivent plus avoir recours constamment à cette manière de procéder car nous pourrions ainsi absorber une bonne part de notre chômage. De plus, cette implication toujours plus importante crée un sérieux mal-être avec des effets très pervers sur les coûts de la santé. Le stress coûte plus de fr. 4,2 milliards en Suisse. D'un côté, nous avons des collaboratrices, des collaborateurs, des cadres qui s'épuisent à la tâche et d'un autre côté, nous avons des personnes au chômage qui dépriment car elles ne trouvent pas d'emploi! Joli gâchis! Une meilleure planification des ressources humaines permettrait d'engager du personnel au bon moment et d'éviter de tomber dans le vice du rallongement du temps de travail! Dès que le taux de chômage dépasse 2%, les heures supplémentaires devraient être sérieusement restreintes, voire supprimées. Avec la crise économique que nous connaissons actuellement et qui déploiera ses effets sur les effectifs ces prochains mois, notre taux de chômage va prendre l'ascenseur. Nos structures étatiques, telles que les ORP, devront être renforcées pour prendre en charge les nombreux licenciements. Avec le nombre de personnes qu'il faudra replacer dans le circuit économique tout prochainement, nous ne devrions plus nous vanter pour bien longtemps d'être les "rois des heures supplémentaires". L'initiative pour un âge de la retraite flexible, si elle avait été acceptée, rendrait aussi bien service en libérant des dizaines de milliers de places de travail.
par Bernard Briguet, directeur romand de l'ASC Association suisse des cadres, Lausanne