courrier des lecteurs

Cassis de Dijon: il faut exclure les denrées alimentaires

24 janv. 2011

Depuis l'application du Cassis de Dijon, il suffit qu'une denrée soit conforme à la législation de l'un des pays de l'UE pour qu'elle puisse être vendue en Suisse, à condition toutefois que l'Office fédéral de la santé publique autorise sa mise en libre circulation. Le principe du Cassis de Dijon détourne la législation suisse sur les denrées alimentaires. Il est par exemple exigé que la part en eau d'un cidre suisse ne dépasse pas 30%. Or, cette part peut maintenant s'élever à 85% grâce au Cassis de Dijon. Pour le consommateur, l'énorme différence de qualité n'est pas visible à l'achat, car les deux produits ont le droit d'être vendus sous l'appellation "cidre". Un sirop peut contenir trois fois moins de fruit et être néanmoins vendu sous l'appellation sirop. Il en est de même pour le fromage râpé qui peut contenir de l'amidon et pour le jambon dont la teneur aqueuse est supérieure à la norme suisse. Des recours contre l'autorisation de ces quatre produits ont été déposés. Le principe du Cassis de Dijon équivaut à une tromperie des consommateurs et induit une baisse du niveau de qualité des denrées alimentaires en Suisse. Cela a une incidence négative sur les prix des produits agricoles. De plus, l'agrément accordé pour ces produits est en contradiction avec la stratégie de qualité lancée par la Confédération dans le domaine de l'agroalimentaire. Une récente intervention parlementaire exige avec raison que les denrées alimentaires soient exclues du principe du Cassis de Dijon.
par Ephrem Pannatier, directeur de l' Interprofession des fruits et légumes du Valais