courrier des lecteurs

BNS, la grande incomprise

5 août 2013

À propos des critiques de Bernard Attinger (« Le Nouvelliste » du lundi 5 août). M. Attinger, comme beaucoup d'autres, a réagi avec véhémence et ironie suite à la publication du résultat de la Banque nationale suisse pour le premier semestre (7 milliards de déficit). Ce qu'il semble oublier, c'est qu'en tant que banque centrale, et contrairement aux banques commerciales, la BNS a comme objectifs d'assurer la stabilité des prix en Suisse et de tout mettre en œuvre pour que le pays dispose des conditions économiques idéales pour sa prospérité. Pas de faire du profit financier pour couvrir les dépenses publiques des cantons et de la Confédération! En l'occurrence, notre économie d'exportation risquait de souffrir du franc fort, et la BNS n'a donc fait qu'accomplir le mandat qui lui est donné par notre Constitution en procédant à l'achat massif de devises étrangères, principalement des euros, pour tenter de contrecarrer cette tendance dangereuse. Ce n'était en aucun cas un placement spéculatif sur l'évolution des cours de change, et qu'importe si ça s'avère in fine négatif pour son bilan. Quant aux lingots, la BNS a l'obligation légale et stratégique d'en détenir une certaine quantité, et eux aussi sont soumis aux évolutions des cours. S'arrêter au résultat financier de la BNS pour juger de la politique monétaire du pays n'a aucun sens.
par Frédéric Rey-Bellet, Saint-Maurice