courrier des lecteurs

Simplifié l'ortografe (merci de le laisser écrit ainsi, donc volontairement faux)

23 juin 2021

La richesse d’une langue raconte son histoire. Celle de l’orthographe française nous parle entre autres de l’abondance de «s» disparus, d’un parler qui était plus chantant il n’y a pas si longtemps.

L’île permet à ceux qui apprennent l’anglais de se rendre compte de l’origine latine commune de ces deux langues et de mémoriser plus facilement «island».

Tandis que l’ile, elle, n’évoque rien, si ce n’est la perte irrémédiable du chapeau pointu de Robinson et de la cime des arbres, que j’ai toujours envisagés triangulaires dans ma représentation d’enfant ce que devait être une île.

Quand on parle de simplifier la langue, à chaque fois, je pense au chinois… nous avons le même cerveau et les mêmes capacités innées à acquérir langage et graphèmes. Plutôt que de «simplifier» notre langue, peut-être aurait-il mieux valu renoncer à sanctionner sévèrement les travaux écrits, dans n’importe quelle branche, de ceux qui ont des difficultés à acquérir l’orthographe.

«Simplifier» une langue, c’est appauvrir la pensée et écrire «médiocrassie» plutôt que «médiocratie» n’y changera bien. 
Quels avantages pourrait-on trouver à cela si ce n’est ceux, délétères, de soumettre encore un peu plus un peuple qui, même lorsqu’il pense, n’a plus les moyens de débattre?

Oui, je sais, j’exagère un peu en peignant le diable sur la muraille. Mais, c’est quoi, la suite? Que fait ce «t» à la fin de «peignant» et pourquoi pas la «muraïe»?

La sophistication du français correspond à une certaine sophistication de l’art de vivre et si vous voulez vous en convaincre, je vous laisse aller partager un repas entre amis en Angleterre ou aux Etats-Unis… 

par Isabelle Vuistiner-Zuber, Granges