courrier des lecteurs

Qui pollue?

5 oct. 2011

Sion vient de vivre un splendide Air Show. Le spectacle fut magnifique, impressionnant et majestueux. Il présentait une synthèse de l'esthétique et de la plus haute technologie; les ballets d'hélicoptères et les figures acrobatiques des avions les plus sophistiqués étaient remarquables. Une telle manifestation entraîne forcément quelques inconvénients dus à la pollution de l'air par la consommation de milliers de litres de kérosène. D'énormes quantités de CO2 se sont donc répandues dans la nature. Il s'agit là de dégâts collatéraux qui font partie de ce genre de manifestation mais qui ne sont pas une raison suffisante pour entraîner une interdiction de ce meeting aérien dont le succès est réjouissant. Par contre, il y a de la part des autorités un illogisme profond à admettre ce genre de manifestations, polluantes par définition, et à interdire les moindres feux en plein air sous prétexte que le CO2 qui s'en dégage représente un grave danger pour la planète. Au nom du principe de précaution et en proclamant que quelques feux de broussaille vont contribuer à agrandir le fameux trou d'ozone, l'on interdit des brûlages en plein air qui font partie de la tradition agricole de notre pays. Il peut s'agir soit de feux de sarments dans les vignes, soit de feux de déchets de bois en plaine ou en montagne. Il était pourtant sympathique en automne de voir quelques fumées traditionnelles et inoffensives égayer le paysage. Nos ancêtres, qui pratiquaient régulièrement ce système d'élimination des déchets, ont-ils vraiment pollué la planète? Ces feux entraînent une production minime de CO2, gaz nécessaire à la photosynthèse permettant la croissance de nos forêts. Cette «pollution» est infinitésimale par rapport à celle résultant du trafic aérien ou de causes naturelles, telles que les éruptions volcaniques. De plus, l'interdiction de ces petits feux domestiques semble faire totalement abstraction de la pollution causée par les nombreux transports motorisés qu'il faut organiser pour amener du simple bois à brûler dans des décharges officielles ou, en pourrissant, il continuera de toute façon à dégager du carbone. Nous sommes en présence de l'illogisme des technocrates qui perdent tout bons sens. Ne serait-il pas temps de lever à nouveau la Matze contre ces imbécillités administratives?
par Jacques Allet, Sion