courrier des lecteurs

Exaspéré, mais certifié par l'OIC!

24 janv. 2008

Comment perdre son temps, son argent et son sang-froid en moins d'une heure? A priori, le genre de questions qu'on ne se pose pas. J'y ai pourtant trouvé une réponse bien malgré moi. J'ai invité dans ma cave l'OIC, l'Office intercantonal de certification pour la branche vitivinicole. Ou plutôt, j'ai accepté que l'OIC s'invite chez moi. Un contrôleur, un contrôleur en chef pour contrôler le contrôleur, et un "auditeur", pour... auditer le contrôleur en chef, sans doute. Bref. Programme de l'heure à venir: un contrôle "imposé" des acquis, des déclarations de vendanges, etc., qui m'aura tout de même coûté 100 francs de taxe et 1 ct/lt, en plus de quelques coups de colère. Première colère: ces messieurs manquent le rendez-vous (fixé par eux) d'une bonne heure et demie. Ils m'appellent sur la vigne. Je me pointe à la course. Ils me fustigent pour mon retard. Deuxième coup de colère: le contrôle débute en même temps qu'une cascade de remarques désobligeantes. Je leur présente mon administration en toute transparence. Eux enchaînent les allusions malhonnêtes, parmi lesquelles: "L'avantage avec l'assemblage, c'est qu'on peut y mettre les fonds de cuve, hein monsieur Jacquod?" Troisème grief: ces messieurs sont incapables de répondre à mon unique question de la journée: à quoi sert ce contrôle? Je ne remets pas en question les compétences des trois experts chevronnés. Plutôt le champ d'application de leurs compétences. Faut-il, pour être un contrôleur de l'OIC, jouer au clown de banlieue auprès d'un vigneron qui sue pour gagner sa crédibilité? Franchement, le ton est monté. Mon estomac s'est noué. Et le contrôle s'est terminé sur un bilan nul – trois fois nul – pour l'encaveur que je suis: une facture, des impolitesses et un manque à gagner. Cette visite de courtoisie date de juillet 2007. Dans l'intervalle, j'ai tenté de laisser s'évanouir ma contrariété. Mais rien n'y a fait. Je me suis dit que l'Office intercantonal de certification et les vignerons qui ont affaire à lui devaient être en possession de toutes les certifications, y compris celle de mon amertume. Voilà qui est fait. Olivier Jacquod, Cave de Goubing, Sierre
par Olivier Jacquod, Cave de Goubing, Sierre