courrier des lecteurs

D'une pierre, deux coups... au Sierre Blues Festival

24 mai 2011

L'expo intitulée "Devoir de Mémoire" ("Le Nouvelliste" du 3 mai) aurait dû souligner l'universalité de la traite des humains, blues ou pas blues! La mise en servitude universelle des humains pour des raisons économiques gangrène encore et toujours notre planète... La mondialisation et une certaine idéologie religieuse n'en finissent plus de créer des dommages collatéraux sur notre planète Terre. Selon Wikipédia: "Ibn Khaldoun a écrit au XIVe siècle: "Les seuls peuples à accepter vraiment l'esclavage sans espoir de retour sont les nègres, en raison d'un degré inférieur d'humanité, leur place étant plus proche du stade de..." L'Afrique a connu un véritable génocide découlant de la traite arabo-musulmane. Environ 17 millions de Noirs ont subi durant quatorze siècles les massacres de masse, les rapts d'enfants, "aisément acculturables", la castration systématique des captifs ("Génocide voilé" de Tidiane N'Diaye). Cette tragédie africaine est ignorée et occultée par les médias et les manuels scolaires, tout comme la traite de 1 200 000 Européens, par l'Afrique du Nord. En 1814, le "marché" d'Alger et le souk marocain de Salé connaissent la plus forte concentration d'esclaves européens, entre 25 000 et 50 000 de l'an 1550 à 1730! Durant ces trois siècles, 7500 hommes, femmes et enfants sont détenus à Tripoli et Tunis. Dysenterie, fièvres, travaux forcés, tuent les captifs par milliers, exigeant des corsaires qu'ils reprennent la mer pour capturer des esclaves de remplacement sur les côtes européennes (razzias)! Annuellement, 5000 esclaves blancs sont amenés en Barbarie... Deux évadés célèbres... Cervantès et Saint Vincent de Paul ont narré leur calvaire! ("Captifs en Barbarie", Giles Milton) . Souhaitons que le concept dual du Blues Festival encouragera des manifestations similaires pour témoigner d'un "Devoir de mémoire" à l'égard des esclaves européens...
par Marie-Claire Zufferey, Leytron