A propos des libres-penseurs

J'avais plutôt de la sympathie pour les billets du professeur F.-X. Putallaz. J'ai cependant été déçu par sa diatribe contre les "libres-penseurs" ("Le Nouvelliste" du 22 décembre dernier), qu'il oppose aux chrétiens, qui certes peuvent être "penseurs", mais dont la "liberté" me paraît singulièrement limitée par la fidélité à leur doctrine, sauf à se résoudre à une forme de pensée unique. Cette affiche d'ailleurs n'explicitait pas que Dieu n'existe pas, mais qu'il n'existe probablement pas. S'il sait, lui, que Dieu existe, il n'est donc pas "croyant". Je n'ai pas souvenir d'ailleurs que M. Putallaz ait protesté quand le même type d'affiche proclamait que "Jésus te sauve". En ce qui concerne l'athéisme, celui-ci nie en effet l'existence de Dieu, alors que l'agnosticisme ne nie rien, mais n'a pas de croyance (cf. comte Sponville). Sauf celle en l'homme. Relisons donc Camus. Et ce n'est pas la religion (que de mal en son nom...) qui devrait trôner au milieu de la société, mais l'homme. Homo sum, nihil humanum mihi alienum est. Je suis d'accord que le slogan "Profite de la vie" est indélicat. J'aurais préféré "Aime la vie", et les hommes. Et ça ne troublera pas non plus l'ordre public. Tant pis.