courrier des lecteurs

Directive sur les armes

10 avr. 2019

A l’heure des débats autour de la révision de la loi sur les armes, le principal épouvantail qu’on agite sous le nez du peuple est celui de la sortie de la Suisse de l’espace Schengen en cas de non le 19 mai, avec pour conséquence de rendre nos polices soi-disant sourdes et aveugles.

Premièrement, la sortie de la Suisse de Schengen n’est absolument pas certaine en cas de non. C’est une crainte exagérée des milieux économiques qui ont très peur pour leur portefeuille (pas pour le vôtre). En cas de non, un processus de pourparlers en vue d’un compromis sera immédiatement entamé avec nos partenaires européens, avec de fortes chances d’aboutir. 

Saviez-vous que la Suisse représente presque 10% du budget Schengen? Les Européens sont conscients qu’une solution d’entente est dans leur intérêt, tout comme dans le nôtre. Donc, en cas de non, on se met à table et on discute. Saviez-vous que les polices d’Andorre, du Royaume-Uni et de Monaco ont accès au SIS (Système d’Information Schengen) bien qu’aucun de ces Etats ne fasse partie de Schengen? Preuve qu’un accord est toujours possible. La directive Schengen prétend vouloir améliorer la sécurité et lutter contre le terrorisme. Vous pensez vraiment que couper la Suisse des informations SIS est cohérent dans ce contexte? Ce serait au contraire très stupide et l’UE le sait.

Non, ce qui est en jeu le 19 mai est la perte d’un droit acquis. Le droit de posséder certains types d’armes deviendrait une concession exceptionnelle accordée par l’administration sous condition. Dans un Etat de droit libéral, une telle démarche équivaut à une régression sociale et, en Suisse, à la perte d’une tradition plusieurs fois centenaire! 

par Anne-Marie Grand, vice-présidente du comité référendaire valaisan, 1955 Grugnay