courrier des lecteurs

Dieu et Maradona

28 nov. 2020

A propos du titre de couverture du numéro du «Nouvelliste» du jeudi 26 novembre 2020, «Maradona, dieu du football, s’en est allé».
«J’espère qu’un jour nous pourrons jouer ensemble au ciel.» Les propos de Pelé, au sujet du décès de l’icône argentine Diego Maradona, laissent augurer de parties «endiablées», non, plutôt «angéliques» au Paradis! Avec Dieu comme arbitre. 

J’ai toujours rêvé qu’après avoir vu son but illicite validé par l’arbitre, lors du quart de finale contre l’Angleterre à la Coupe du monde de 1986, «El pibe de oro», comme on le surnommait, ait reconnu son infraction. Et ait ajouté à son solo fantastique, quatre minutes plus tard, un autre goal d’anthologie… Car parler de «la main de Dieu» pour cette réussite illégitime, c’est décréter que le Seigneur a des partis-pris, en l’occurrence pour les Argentins contre les Anglais. Et appeler le numéro 10 «Dieu du football», comme l’a fait la une du «Nouvelliste», c’est réduire les footballeurs à se contenter d’idoles, à la fois époustouflantes et décevantes, en guise de divinité. 

Mais chiche, un match Maradona-Pelé, sur la pelouse céleste, je suis volontiers prêt à le siffler, si Dieu m’en juge digne.

Abbé François-Xavier Amherdt
Arbitre de football

par François-Xavier Amherdt, 1700 Fribourg