courrier des lecteurs

Des auteurs, non seulement irresponsables mais manipulateurs!

17 nov. 2020

Décidément dans cette campagne sur l’initiative dite «des entreprises responsables», les initiants et les supporters, sous le couvert de la volonté de combattre le travail des enfants et les nuisances à l’environnement, n’ont pas de limite dans les moyens utilisés pour manipuler les citoyennes et citoyens. Utilisation de déclaration de personnes sans leur assentiment et hors contexte, photomontages d’enfants en pleurs complètement mis en scène, utilisation de manchette de journaux à des fins de propagande, etc. Tout est bon pour ces gens qui vous répondront que, lorsque la cause est noble, il n’y a pas de limites.

Ce à quoi je répondrai qu’effectivement la cause est noble, et il n’est pas une citoyenne, et pas un citoyen en Suisse qui ne serait insensible à l’exploitation de jeunes enfants, qui ne souhaiterait améliorer leur condition de vie. Cependant cette initiative aurait des conséquences inverses aux objectifs visés. 

Les entreprises suisses présentes sur ces marchés ont une charte éthique qui est très restrictive concernant ces aspects. Beaucoup ont cependant déjà émis de sérieux doutes sur leur volonté de poursuivre leur activité économique dans ces pays en cas d’acceptation, ne voulant pas prendre le risque d’un procès qui nuirait à leur image internationale. Elles laisseraient ainsi la place à des concurrents peut être moins regardants en la matière. 

Quant aux PME suisses qui achèteraient des matières premières ou qui sous-traiteraient la production de pièces, elles n’ont pas les moyens d’enquêter sur les fournisseurs de leurs sous-traitants. 

Comme il a été souligné par quelques chefs d’Etat africains concernés, la législation de ces pays bannit déjà le travail des enfants et contrôle le respect de son application. Elle le fait bien mieux que ne pourraient le faire nos entreprises suisses; sans compter que ces pays ne voient pas d’un bon œil l’ingérence de la Suisse dans le fonctionnement de leur justice.
Décidément, même les personnes les plus sensibles aux pleurs d’enfants sur les photos de campagne truquées des initiants, se doivent, pour améliorer la condition de ces derniers, de refuser cette initiative trompeuse au profit du contre-projet.

par Marcel Delasoie, Union valaisanne des arts et métiers, Fully