courrier des lecteurs

De l’argent qui n’aurait pas d’odeur

20 nov. 2022

A l’heure actuelle, j’assiste, médusée, à la participation de tous les pays et à la médiatisation de la Coupe du monde de foot au Qatar. Si vous entendiez vos voisins frapper chaque jour leurs enfants, accepteriez-vous leur invitation à un repas? Si votre patron vous demandait de jeter vos déchets par la fenêtre, le feriez-vous? 

Au-delà du sport corrompu depuis longtemps par le fric, au-delà, donc, du football, la tenue de cette Coupe, envers et contre tout, atteste du clivage interne de chacun d’entre nous et des modes d’indignation sélective de notre société. C’est réellement effrayant et véritablement loin de toute éthique. En négociant avec sa conscience, en feignant d’ignorer ce qu’on sait, on met en péril notre humanité. Rien que ça. 

Comment, ensuite, parvenir à sensibiliser nos concitoyens à certaines infractions aux droits de l’homme, qui hélas, se produisent également chez nous? Comment les mobiliser pour que ça cesse? Tout se monnaie, semble-t-il, et tant que ça rapporte, peu importe comment ça rapporte. Le pouvoir, compagnon fidèle de l’argent, a bien, comme lui, une odeur. Suffisamment forte pour couvrir celle du sang et de l’aridité de la terre, et celle, humide, des larmes des enfants.

Aujourd’hui, 20 novembre, comme chaque année, nous célébrons la journée internationale de leurs droits. Le Mouvement Suisse pour la Coparentalité Responsable remercie tous ceux qui, comme lui, au-delà des dogmes et des généralités, mettent tout en œuvre pour que les enfants de chez nous puissent grandir à l’abri des abus de toute nature et auprès de leurs deux parents. Je salue la campagne «Assez de larmes!», dont le lancement par l’association GeCoBi a lieu aujourd’hui.

par Isabelle Vuistiner-Zuber, Granges