courrier des lecteurs

Ce que les opposants oublient de préciser au sujet de la nouvelle loi CO2

6 juin 2021

Ces dix dernières années, huit milliards ont en moyenne été consacrés par année à l’importation de pétrole et gaz naturel en Suisse, soit un total de huitante milliards environ sur la période. A titre de comparaison, les dépenses de la Confédération relatives à la crise Covid-19 ont été de l’ordre de quinze milliards en 2020. C’est donc un peu plus de cinq fois cette somme qui, partie à l’étranger, aurait pu être réinvestie en Suisse avec des opportunités créatrices sur les places d’emplois ou le développement technologique. 

Après une crise destructrice, il est particulièrement important de s’appuyer sur des plans d’investissements de relance économique indigène. La loi CO2 révisée nous offre aujourd’hui cette possibilité sous deux axes: directement, elle permet des investissements ambitieux pour notre tissu économique via le Fonds climat. Indirectement, c’est par des économies sur les coûts de consommation énergétique qu’elle nous permettra de réaliser des gains réinvestissables. Avec la nouvelle loi CO2, c’est donc une grande partie de ces huit milliards annuels qui pourra être exploitée dans notre pays, notre dépendance étrangère d’approvisionnement en énergies fossiles ayant drastiquement diminué. 

A l’heure où les opposants dénoncent un texte antisocial dont l’application coûterait plusieurs milliards, peut-être serait-il de bon ton de tenir compte de l’ensemble des paramètres en jeu. A défaut d’être inefficace, la manipulation du citoyen par la peur est, par contre, bien antidémocratique!

par Letizia Fasano, 1897 Les Evouettes