courrier des lecteurs

Bio d'ici et d'ailleurs

3 juin 2021

Le comité d’initiative pour les deux objets phytos préférerait consacrer l’argent des paiements directs à l’achat de denrées prétendument bios et importées plutôt que de continuer à soutenir la mutation verte de l’agriculture suisse et l’encourager dans sa mission prioritaire de nourrisseur de la population. 

Les exigences en production intégrée donnant droit aux paiements directs pour des PER (prestations écologiques requises) sont élevées et toujours plus respectueuses de l’environnement. Elles correspondent déjà à un standard supérieur à celui de certains bios étrangers. Le cahier des charges du bio suisse est extrêmement exigeant et de ce fait n’est pas envisageable pour toutes les exploitations et tous les types de cultures. 

Les pays alentour sont bien plus souples pour accorder le label «bio» à leurs exploitations agricoles… et on ne parle pas des conditions de production dans des pays plus lointains. Il faut savoir que la production suisse fournit déjà des denrées d’excellente qualité grâce à des conditions toujours plus strictes pour le traitement des cultures. 

Faire voyager ces denrées jusque chez nous constitue en soi une grave entorse à la protection de l’environnement (énergie grise). Il est totalement hypocrite et dangereux de faire cultiver nos légumes et fruits sur des terres étrangères et de laisser la responsabilité des conditions de production aux autres. Et d’ailleurs, comment fera-t-on pour contrôler la qualité réelle des produits importés… sachant qu’ils constitueront la grande majorité de ce qui figurera sur nos étals quand notre agriculture affaiblie par une telle loi, sera moribonde? 

Il est essentiel pour la sécurité du pays de conserver un taux d’auto-approvisionnement et de continuer à soutenir notre secteur primaire. Votons deux fois non le 13 juin. 

par Sierro Gérard, 1950 Sion