courrier des lecteurs

Aux lectrices et lecteurs, à "nous-mêmes"

15 juil. 2018

Un matin, nous le savons (ou pas), nous allons nous réveiller devant un café froid, les mains vides.

Un matin, nous perdrons ces occasions de râler, se moquer, sourire, et ignorer aussi, les coups de gueule bras croisés regards renfrognés de nos voisins, les récits exagérés de nos déboires administratifs, nos chats retrouvés et nos chiens écrasés, les familles endeuillées et les naissances extraordinaires, les scoops inutiles et alors indispensables, nos selfies ratés, les victoires du hockey et la course aux paires de fesses, les images chocs-graveleuses-limites-trop chou, les dérapages en tout genre, les rattrapages parfois aussi.

Un matin (demain?), on dira, «on s’en fout, je ne lisais pas «Le Matin». Et le lendemain on se dira qu’on a menti, au bistro on aimait bien le feuilleter et quelques fois s’y plonger, le orange, c’est moche mais ça manque dans le paysage, et ce format, si pratique…

Et si demain, nous pouvions dire merci à toutes celles et tous ceux qui font et défont l’actualité, combattent l’uniformité, luttent pour se défendre et nous défendre; et si on le faisait maintenant, avant que la corbeille à papier ne déborde?

par Gagnebin-de Bons Elise, 1006 Lausanne