courrier des lecteurs

Au nom des pères

30 août 2021

 A l’heure où l’on prêche l’importance de la présence et de la responsabilité du père pour l’équilibre des enfants; à l’heure où le peuple suisse décide d’accorder un congé «paternité» de deux semaines, on nous propose aujourd’hui de biffer le père du Code civil. Si la mère y figurera encore (mais pour combien de temps?), nous ne serons, nous les pères, plus qu’un vague autre parent. En droit suisse, nous n’existerons tout simplement plus. Incohérence!

A l’heure où l’on ne cesse de nous vanter les bénéfices de la parité, que ce soit en politique, dans les conseils d’administration des grandes entreprises ou dans les milieux professionnels, on introduit délibérément une disparité dans le mariage. Incohérence! 

A l’heure où l’on s’insurge contre les expérimentations animales, on ne craint pas de bafouer les droits de l’enfant: la convention relative aux droits de l’enfant stipule en effet que l’enfant a «le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux» (art.7), ce qui ne serait plus possible pour tous les enfants avec le texte soumis au vote en septembre prochain. Incohérence! 

A l’heure du tout bio et des grands élans sur le respect de la nature, on refuse de se soumettre à ses lois biologiques intemporelles et on institutionnalise de force des familles génétiquement modifiées. Incohérence!

Et si, le 26 septembre prochain, nous faisions le pari de la cohérence et de la raison? Et si nous respections les lois biologiques de la nature? Et si nous garantissions aux enfants le droit de connaître leur père? Et si nous vantions aussi la parité au sein du mariage? Et si nous reconnaissions les pères et la place qu’ils méritent dans le Code civil? Et si nous votions non au «mariage pour tous» et aux incohérences induites par ce texte soumis à notre discernement?

par Yves Thétaz, 1955 Chamoson