courrier des lecteurs

Anti-vaccins: des égoïstes, vraiment?

13 nov. 2021

Lu dans «Le Nouvelliste» du 12 novembre, en page 4: «Dans ce débat, on confond liberté et égoïsme».

Je suis fatiguée de ce genre de déclarations culpabilisantes! Non, M. Nantermod, les gens qui refusent le vaccin ne sont pas tous d’affreux égoïstes inconscients, qui ne pensent qu’à eux! Qui veut jouer avec sa santé et celle de ses proches?

J’ai fait six ans de travail humanitaire dans des pays troublés, où la mort est si banale que le Covid n’est qu’une vaguelette de plus dans un océan de misère. Suis-je une égoïste? J’ai constaté que dans ces pays, la joie de vivre est bien plus grande que chez nous. Mais aussi la crainte de gouvernements iniques où la liberté d’expression n’existe pas, et où vivre dans une dictature est pire que la maladie ou la mort.

Notre niveau de vie nous a rendus veules. Dans notre fantasme du risque zéro, nous avons oublié que la principale cause de mort est d’abord le fait d’être en vie. Oui, nous mourrons tous, Covid ou pas. Arrêtons de nous faire les otages de la peur!

A l’heure qu’il est, ce n’est plus la crainte des conséquences du vaccin pour ma santé, ou les doutes sur d’éventuels enjeux obscurs – financiers ou politiques – qui motivent mon refus: c’est le fait qu’on veuille me l’imposer par la coercition, la culpabilisation et la manipulation. Et bientôt, par une loi qui ôterait au citoyen sa liberté ultime: celle du droit fondamental à l’autodétermination et au respect de son intégrité corporelle.

Un vaccin existe pour tous ceux qui le veulent. Quant à ceux qui résistent encore, ce n’est pas pour ne pas «perdre la face» (M. Koch page 3). C’est pour ne pas perdre la valeur fondamentale de notre pays: une liberté responsable, où les choix sont assumés en toute connaissance de cause et non imposés par un gouvernement paternaliste et totalitaire. 

par Marie-Hélène Maître Tissières, 1937 Orsières