courrier des lecteurs

Airbnb, cherchez l'erreur

19 août 2018

Trompées, bernées, mais heureuses! Aussi bizarre que cela puisse paraître, des dizaines de millions de personnes vivent ainsi et leur nombre est croissant. Pour vous en convaincre, il suffit de lire «Le Nouvelliste» du 18 août au sujet du Airbnb, traduit en bon français «matelas gonflable et petit-déjeuner».

Née en 2008, l’idée était d’offrir une alternative originale, bon marché, permettant de rencontrer l’indigène et de découvrir ainsi, outre des paysages, la culture d’un pays. La formule originelle prévoyait d’installer son matelas gonflable chez l’habitant et de repartir le lendemain avec un bon petit-déjeuner dans le ventre (contre paiement).

Force est de constater que l’objectif a été complètement détourné au profit de l’économie (une affaire non pas de millions, mais de billions de dollars). Si le lit gonflable s’est métamorphosé en vrai lit, le petit-déjeuner s’est transformé en air. Vous repartez ainsi le ventre vide, mais en ayant dormi sur un vrai matelas. Le particulier est aujourd’hui incarné par des professionnels de l’immobilier (interhomes, inter-chalets) et, à Genève, par des propriétaires de banques (80% des Airbnb à Genève). Cherchez l’erreur!

Si vous désirez rencontrer l’autochtone, savourer un vrai petit-déjeuner local , rien ne vaut l’original: le BnB! En effet, contrairement à son clone Airbnb, le BnB (bed and breakfast) porte à juste titre son nom. Il offre le gîte et le petit-déjeuner préparé avec délicatesse par la maîtresse des lieux à l’intention de son ou ses hôte(s). Le «breakfast» fait intégralement partie de l’offre et, cerise sur le gâteau, une classification des BnB permet au voyageur de choisir le confort souhaité. Alors, opterez-vous à l’avenir pour l’original ou le clone?

par Bovier Jacqueline, 3960