courrier des lecteurs

Aidons les PME, pas les actionnaires

8 févr. 2008

Personne ne conteste l'importance des PME dans l'économie suisse, ni l'importance de les aider. A cet égard, le paquet fiscal qui nous est proposé comporte un certain nombre de mesures positives, telle celle simplifiant la succession des entreprises. Ces mesures – contestées par aucun parti – pourront rapidement être acceptées sans votation populaire. En revanche, la mesure principale de cette réforme fiscale – la baisse du taux d'imposition sur les dividendes – est inacceptable. Les promoteurs de la réforme clament que cette mesure dopera les PME. C'est faux. Il s'agit d'une baisse d'impôts des actionnaires, et en aucun cas des entreprises. En outre, la personne pouvant profiter de ce rabais fiscal doit remplir deux conditions. Etre actionnaire d'une société anonyme, et posséder au minimum dix pour cent du capital. Résultat, cela ne concerne que 40 000 personnes. En quoi un cadeau fiscal à 40 000 personnes peut-il stimuler la croissance de plus de 300 000 PME? Le seul effet dont nous soyons certain par rapport à cette mesure, c'est qu'elle va représenter un manque à gagner de plusieurs milliards de francs par année. Ainsi, cette mesure participe à affaiblir les conditions cadres qui font de la Suisse un environnement idéal pour les entreprises, tels les transports publiques, ou un haut niveau de qualification. Alors le 24 février, n'hésitons pas à voter NON à ce paquet fiscal dont la mesure principale n'aidera aucunement l'économie suisse, mais seulement une petite minorité de privilégiés.
par Florian Chappot, député suppléant PS, Sion