Un silence assourdissant

Madrid, 23 juillet 2011, des caravanes de révoltés convergent place Puerta del Sol. La ville est noire de monde, l'Espagne est en émoi. Animés par une haine des institutions financières, des banques, du système économique en général et du mondialisme qui les étouffent, les indignés crient leur volonté de changement. Cependant, le reste de l'Europe demeure indifférente face à ce mouvement, assourdie par le silence des médias traditionnels. Ce qui nous pousse à nous poser de vraies questions sur le rôle de ces derniers. Nous fournit-on réellement de l'information nous permettant de nous procurer une vision globale et objective de l'état du monde? Ou bien sommes-nous continuellement aveuglés par ce que le système veut bien nous laisser voir? A l'heure où l'Occident est à l'aube de grands changements – Espagne, Grèce, Portugal, Etats-Unis, etc., où l'Union européenne est ébranlée de toutes parts et où les contestations des peuples se font toujours plus virulentes, on nous sert des pages entières sur la mort d'une artiste déchue et sur les mœurs peu vertueuses d'un célèbre politicien français; mais toujours rien, ou presque, sur cette révolte qui agite l'Espagne. Malgré le fait que la vie et les frasques des people soit certainement très passionnante pour une partie de la population, il semble tout de même que les événements majeurs affectant la vie politique soient d'une importance supérieure. Il est grand temps que les médias exécutent enfin correctement leur travail, ou sinon Facebook deviendra rapidement plus fiable que les agences de presse pour relayer la voix des peuples opprimés.