courrier des lecteurs

Tenir

7 avr. 2010

Le Général, ce n'est pas simplement l'émotion qui nous saisit en voyant son portrait encore accroché aux murs de tant de cafés dans ce pays. C'est plus encore que ce chef que tout un peuple a aimé, tout simplement parce que lui, d'abord, l'aimait. En un mot, c'est bien plus qu'un simple souvenir et plus encore, même si ce fut beaucoup, qu'un souvenir lumineux d'une époque sombre. Un demi-siècle après nous avoir quittés, notre Général, en réalité, est toujours parmi nous. Sous d'autres formes qu'en 1940, le péril menace. Il pèse sur notre économie, sur nos institutions. Déjà, trop de voix s'élèvent pour capituler, pour s'aligner sur un ordre nouveau. Oubliant ce que signifient honneur et fidélité, tant de nos chefs, aujourd'hui, à la première menace, sont prêts à céder, qui du secret bancaire, qui de notre vieille démocratie directe. Et voici que de là où il est, surgi du passé mais encore tellement présent, notre Général, symbole à jamais vivant de l'esprit de résistance qu'il a incarné, nous répète cet ordre simple et permanent: TENIR. Mon Général, nous qui vous avons aimé et même nous qui sommes trop jeunes pour vous avoir connu, pour vous, pour notre pays, nous tiendrons!
par Jean-Luc Addor, député, Savièse