courrier des lecteurs

Remboursement de l'avortement

11 févr. 2010

Face à l'explosion incontrôlée des coûts de la santé, il est logique de vouloir exclure de l'assurance maladie de base tout ce qui ne constitue pas une maladie et donc une hospitalisation, comme l'avortement non thérapeutique qui, dans l'immense majorité des cas, est devenu l'ultime moyen anticonceptionnel. 10 800 avortements en 2008, représentant près de 20 millions de francs par an. L'application de la législation permissive de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) a effacé dans bien des consciences personnelles et collectives toute référence à l'éthique et la morale, en mettant sur le même plan le droit à la contraception et à l'avortement au nom du libre arbitre. Or, supprimer une vie humaine à quelque stade de son évolution constitue un acte éminemment immoral et donc contraire à l'éthique. La valeur intrinsèque, physique, métaphysique et transcendantale de la vie humaine ne se situe pas dans l'esprit et le bon vouloir de celui ou de celle qui l'a engendrée, mais entièrement dans cette vie dès son commencement. Qu'en est-il du droit à la vie de cet être humain à sa phase initiale? La suppression de l'IVG de la liste des prestations remboursées de l'assurance maladie de base aurait l'avantage d'éviter un financement indirect de la part de tous ceux qui considèrent cette procédure comme étant une atteinte très grave de la vie humaine.
par Dr Bernard Haenni, Genève