courrier des lecteurs

Mourir, les faits et les mots justes

16 déc. 2010

Une lectrice outrée fustige ("Le Nouvelliste" du 14 décembre) médecins et infirmiers qui "tiennent des théories sur le fait qu'à l'heure actuelle on ne laisse plus souffrir les gens". Elle remercie Exit "de se battre (...) pour défendre une mort décente". Cette dame, manifestement, est sensible à la souffrance d'autrui. Elle n'est pas la seule. En première ligne du combat contre la douleur et la souffrance, il y a... les médecins et infirmiers! Notamment ceux qui pratiquent les soins palliatifs. En Valais, entre 1992 et 2009, le Centre François- Xavier Bagnoud a assuré la prise en charge palliative, à domicile, de nombreuses personnes en fin de vie, en lien étroit avec leurs proches. Les témoignages abondants de reconnaissance, adressés par les proches au Centre FXB, en disent long sur la qualité de ces prises en charge. Des dizaines de Valaisans meurent chaque année dans nos EMS, la plupart du temps entourés avec compétence et amour. Une excellente unité de soins palliatifs existe à l'hôpital de Martigny. A nos portes, la Maison Rive-Neuve, à Villeneuve, spécialisée dans les soins palliatifs, est un modèle. L'émission "Croire" de novembre dernier, sur Canal 9, donne la parole aux médecins, infirmières et patientes de cette maison: tous reflètent le même amour et le même respect de la personne en fin de vie, accompagnée efficacement jusqu'au bout. La mort décente est garantie chez nous par des centaines de médecins, infirmiers et autres personnels, qui ne méritent certes pas d'injustes remontrances dans un forum de lecteurs. Quant à Exit, pour être honnête, il faut préciser que cette organisation se bat non pour une mort décente, mais pour un suicide décent. C'est toute la différence. La réalité, heureusement, est plus riche, plus colorée que son reflet filtré par un capteur de rayons "infrarouges".
par Michel Salamolard, Sierre