courrier des lecteurs

l'islam, un défi à relever

11 janv. 2016

L'islam, un défi à relever.

Nous voici embarqués dans l'an nouveau à devoir affronter un monde culturel toujours plus envahissant. A faire peur; et la peur de l'islam semble évidente, assez pour nous amener à penser que celui-ci est incompatible avec notre démocratie.
Que faut-il en penser?
La réflexion ne mène à rien, puisque même les savants n'arrivent pas à se mettre d'accord. Et cela, depuis Mahomet, et entre les musulmans eux-mêmes! Aujourd'hui, le fondamentalisme semble dominer et nous pousse à faire des amalgames; mais cela se justifie-t-il?
Laissons la théorie et regardons les musulmans qui nous côtoient. Si nous nous donnons la peine de bien observer, en laissant nos peurs de côté, ne devrions-nous pas voir que la très grande majorité se montre aussi bons citoyens que nous?
Dans La Joie de l'Évangile, le Pape François, sans se laisser envahir par la peur, a pris clairement position sur la question; il écrit:
«La relation avec les croyants de l’Islam acquiert à notre époque une grande
importance. Ils sont aujourd’hui particulièrement présents en de nombreux pays
de tradition chrétienne, où ils peuvent célébrer librement leur culte et vivre
intégrés dans la société. […] En même temps, beaucoup d’entre eux ont la profonde conviction que leur vie, dans sa totalité, vient de Dieu et est pour lui. Ils reconnaissent aussi la nécessité de répondre à Dieu par un engagement éthique et d’agir avec miséricorde envers les plus pauvres. [...]
Face aux épisodes de fondamentalisme violent qui nous inquiètent, l’affection envers
les vrais croyants de l’Islam doit nous porter à éviter d’odieuses généralisations,
parce que le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à
toute violence.»
Ces paroles ont été prononcées avant 2015, mais elles ne manquent pas d'être toujours actuelles. Et les événements qui se succèdent ne nous donnent-ils pas l'occasion de vérifier à chaud comment nous nous situons? Nous laissons-nous envahir par des sentiments de peur qui pourraient aller jusqu'à fausser notre jugement? Ou bien agissons-nous en faisant confiance à Celui qui gouverne l'univers et à ceux qui nous entourent? En n'omettant pas de consulter aussi notre bon sens, dûment assisté par la Sagesse incréée qui viendrait compléter notre raison.

par Morand Gérard, 1950 Sion