courrier des lecteurs

L'hôpital du Valais en danger!

10 sept. 2013

Nouveau lynchage médiatique autour de l'hôpital du Valais, plus particulièrement contre le professeur Vincent Bettschart dont certains, toujours les mêmes, veulent le départ. Cet acharnement est très destructeur! La mission souhaitée par l'Etat du Valais, le nouveau conseil d'administration de l'Hôpital et son président M. Charles Kleiber, est très claire: faire de l'Hôpital du Valais un site performant à la pointe d'une médecine moderne pour les habitants de ce canton. Le processus est en marche depuis plusieurs années et commence à porter ses fruits. Cette médecine de pointe a ses exigences et ses risques. Elle est faite par des médecins d'envergure porteurs d'avenir dont le professeur Bettschart fait partie. Parmi les disciplines médicales de pointe, la chirurgie est un exemple phare dont les résultats sont souvent spectaculaires. Mais les risques opératoires sont aussi bien plus fréquents. Il faut garder à l'esprit que si le patient décède à la suite d'une intervention dans laquelle le chirurgien a tenté, avec toute son énergie, d'enrayer la fatalité, ce n'est pas la faute du chirurgien si la maladie, la fatalité l'emportent. Mettre en exergue les échecs de cette chirurgie à haut risque, c'est oublier l'important pourcentage de cas désespérés si souvent sauvés ou guéris par ces chirurgiens compétents. Il faut savoir que ces pourcentages d'échecs sont de même fréquence dans les hôpitaux universitaires mais qu'à la différence d'un hôpital périphérique, ils restent dans l'anonymat d'un centre hospitalier. La médiatisation racoleuse de ces circonstances dramatiques pour tous (un décès est une douleur pour la famille mais aussi un échec personnel pour le chirurgien) est non seulement indigne mais dangereuse et irresponsable car elle remet en cause le processus constructif de l'Hôpital du Valais. L'actuelle tempête médiatique risque de produire de graves conséquence pour la chirurgie de l'Hôpital du Valais, alors même qu'elle est en plein développement. Ce département est actuellement l'un de ses atouts majeurs dont le démantèlement aurait des répercussions immédiates sur les projets mêmes de l'Hôpital qui, redevenant de deuxième zone, devrait renoncer à s'occuper des cas les plus lourds. Par ailleurs, on peut imaginer la difficulté à retrouver un chirurgien de haut niveau qui accepterait de venir travailler dans ce climat déletère. Enfin, les grands perdants de cette polémique seraient les Valaisans et les Valaisannes qui, plutôt que d'avoir un hôpital indépendant, fort, aux techniques de pointe devront, pour bénéficier de ces mêmes prestations, se rendre dans les hôpitaux universitaires. Quel gâchis!
par Dr. D. Aymon, ancien chef du Département de gynécologie-obstétrique, Hôpital de Sion.