courrier des lecteurs

L'Eglise catholique s'embrouille

22 févr. 2015

Madame, Monsieur, Merci de bien vouloir considérer et publier le courrier des lecteurs ci-dessous. Avec mes très cordiales salutations. Grégoire DURUZ *** Au secours! Un prêtre a béni un couple de lesbiennes dans le canton d'Uri. Haut-le-cœur, geste choquant, crie l'Eglise catholique. Ou du moins a-t-on pu lire les réactions de quelques évêques et prélats courroucés seulement. Y a-t-il un religieux pour sauver l'avion? Car à vouloir chasser les homos comme des sorcières, l'Eglise se perd et perdra, à terme, ses dernières ouailles, à savoir des catholiques qui voudraient que soit rappelé, en premier, le message d'Amour que Jésus s'est employé à disséminer de son vivant. Or, la fidélité que se voue un couple, quelle que soit son orientation sexuelle, n'est-elle pas la plus belle preuve d'un amour durable, donc vrai? Interrogé dans les colonnes du Nouvelliste du 18 février, l'abbé Joël Pralong évoque la «confusion» qu'entraînerait la bénédiction d'un couple lesbien. Ladite confusion provient plutôt, de mon point de vue, de ses propres dires. Verbatim: «Désapprouver la bénédiction des couples gays ne signifie pas que je les exclus.» Et l'abbé de gloser sur le rejet des homos «encore instinctif» chez trop de gens. Pardi! Accepter les gays implique de les accepter dans les couples qu'ils forment, précisément, et pas seulement comme des individus désorientés, désespérés voire pêcheurs (j'interprète à peine) qu'il s'agirait de tolérer... Si le sacrement du mariage semble devoir être réservée aux couples hétérosexuels (pour toujours?), une simple bénédiction accordée à un couple homo qui la demande dans la prière relève, à mes yeux, du service minimum. Et doit susciter le soutien de tous. Au nom de l'appel de l'apôtre Pierre à «défendre l'espérance qui est en nous» (1 Pierre 3.15-16).
par Duruz Grégoire, Fribourg