courrier des lecteurs

Déontologie médicale

15 nov. 2010

Ce n'est pas sans sourire que j'ai vu, plusieurs fois récemment, le président de la FMH, M. de Haller, se distinguer lors de ses apparitions au Téléjournal en expliquant que la déontologie médicale devait prendre en compte, en toute priorité, la volonté suicidaire deu détenu Rappaz. Aussi, je me permets de lui rappeler que le fameux code déontologique médical suisse, dont il est le garant en tant que président de la FMH, précise, dans sa version 2008, je cite: "La santé de l'homme est le but suprême de l'acte médical". Cette phrase paraît suffire à démontrer que les intentions suicidaires de Rappaz ne sont pas conciliables avec cette notions de "but suprême" de la déontologie actuelle. De plus, il ne souffre pas d'une maladie incurable ou trop douloureuse qui pourrait permettre l'application de l'article 17 du Code (euthanisasie passive). En ce qui concerne la décision du Tribunal fédéral le concernant, il ya lieu de rappeler aussi une autre disposition du Code actuel, je cite: "La législation fédérale et cantonale (...) prime dans tous les cas le code de déontologie". Ce Code est applicable à tous les médecins et chirurgiens suisses, quels que soient leurs grades et leurs fonctions, et il semble donc que le refus d'obtempérer de M. de Haller et de ses collègues est tout simplement incompréhensible, voire illégal! M. de Haller, ne craignez-vous pas que votre apologie "déontologique" de la mort volontaire ne conduise à une multiplication incontrôlée des suicides?
par Henri Leutzinger, Sion