courrier des lecteurs

Arguments paravents

12 déc. 2010

La récente acceptation de l'initiative sur le renvoi des criminels étrangers et le rejet de son contre-projet ont suscité d'abondants commentaires de toute nature dans les divers médias suisses. Parmi ceux-ci, l'on a pu relever que la victoire des partisans de l'initiative était due essentiellement aux importants moyens financiers déployés et engagés par l'UDC durant la campagne. L'on a même entendu, à la radio romande, le vice-président du PDC suisse et son chef de groupe aux Chambres fédérales appeler de leurs vœux, sous le regard amusé et approbatif du PS, un financement fédéral des partis en vue des prochaines campagnes de votations. Ce récent appel à l'intervention de la caisse fédérale, qui va s'ajouter aux contributions versées aujourd'hui aux groupes politiques composant l'assemblée fédérale, ne résoudra rien dans la réussite ou l'échec d'une votation, sauf qu'il va coûter des deniers supplémentaires aux contribuables. L'expérience a d'ailleurs démontré que le sort d'une initiative ou d'un référendum ressortait plutôt à la qualité du sujet traité en fonction de son impact direct sur la population ou sur les incidences financières touchant de plein fouet les citoyens. Dès lors, la tendance à déplorer les carences des moyens financiers engagés dans une campagne ne constitue qu'un paravent d'arguties médiocres censées démontrer qu'une mauvaise évaluation et prise en compte des aspects fondamentaux des problèmes posés placent parfois les politiciens en porte-à-faux avec l'avis du souverain. Et ce n'est pas là le moindre des mérites de notre démocratie directe!
par Pierre de chastonay, Sierre