courrier des lecteurs

A Berset ce qui est à Berset

24 sept. 2021

En tant qu’étranger vivant en Suisse depuis deux décennies, l’affaire Berset, sa limousine, ou la nôtre devrais-je dire, sa secrétaire et sa maître-danseuse me rassurent et réconcilient définitivement avec les hommes et femmes politiques de ce pays.

Dans mon autre contrée, ce n’est jamais un voyage en douce aux frais du contribuable que le peuple discute. Les nouvelles de ce genre ne font pas grand poids quand il s’agit de peser dans l’autre côté de la balance, quelques millions d’euros partis en disgrâce sur un compte ensoleillé des îles Caïmans.

Nos discussions sont bien plus tristounettes. C’est un ancien premier ministre qui s’enrichit soudainement après son passage au pouvoir, c’est le copinage administratif à perte de vue et à pertes de vies, c’est avoir huit emplois assumés dans des fondations qui n’ont jamais rien fondé. C’est gouverner en se gouvernant d’abord et surtout soi-même. Et comble du ridicule, c’est être jugé mais toujours un peu trop tardivement, juste après la prescription.

Alors je le répète, soyez fiers de vos politiques. Je rêverais d’avoir les mêmes pour gouverner mon peuple. A Alain Berset, laissez-lui sa vie privée, sa secrétaire et son magnifique chapeau et exigez-lui, tout au plus, le remboursement des kilomètres parcourus…

Ne francisons pas la politique suisse à coups de déballages et de polémiques dignes d’un malheureux bac à sable.

par Joaquim Gordo, 1870 monthey