courrier des lecteurs

60 ans d'Israël: une non-invitation dont on se passe très bien

15 mai 2008

Le Conseil fédéral n'a pas été invité à participer aux cérémonies destinées à célébrer la création de l'Etat d'Israël, voilà soixante ans. Des regrets? Certainement pas. Nul ne peut oublier que la création d'Israël va de pair avec le déplacement en force de centaines de milliers de Palestiniens qui aujourd'hui encore vivent, avec leurs enfants et petits-enfants, dans des camps de réfugiés, à Gaza, en Cisjordanie ou dans les pays voisins. La honte et les remords de n'avoir pu ou voulu empêcher le génocide du peuple juif ont amené l'Occident à créer ou reconnaître l'Etat d'Israël sans se préoccuper des conséquences immédiates ou à long terme pour le peuple palestinien. Célébrer les soixante ans de l'existence d'Israël, à la manière proposée par le Gouvernement israélien, c'est fermer une fois de plus les yeux sur la tragédie palestinienne et encourager les très graves abus commis quotidiennement a son encontre. Que le Gouvernement suisse participe aux cérémonies en mémoire des victimes du génocide du peuple juif, c'est son devoir. Par contre, son absence lors des festivités du soixantième anniversaire, ne peut que souligner notre neutralité et renforcer notre crédibilité dans les tentatives de dialogue destinées à rapprocher les deux peuples.
par Janvier de Riedmatten, Amman, Jordanie