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Coronavirus: la mise au chômage partiel dans certains hôpitaux se précise

La mise au chômage partiel dans certains hôpitaux se précise. En effet, en raison de la pandémie de coronavirus, les opérations médicales non essentielles ont été interdites par le gouvernement. La mise au chômage technique d'une partie du personnel est à l'étude.

09 avr. 2020, 09:13
La mise au chômage partiel dans certains hôpitaux se précise. Illustration

Les autorités fédérales ont interdit les opérations médicales non essentielles et la population évite de se rendre dans les hôpitaux par peur du coronavirus. Conséquence: la mise au chômage technique d'une partie du personnel est parfois à l'étude. L'OFSP ne souhaite pas se prononcer sur la mesure.

"On a fait des demandes, mais nous ne savons pas si nous y avons droit en tant qu'hôpitaux subventionnés. Nous sommes en train d'éclaircir la question", a expliqué mercredi à Keystone-ATS Patricia Albisetti, secrétaire générale de la Fédération des hôpitaux vaudois (FHV) qui regroupe 12 hôpitaux régionaux, notamment ceux de Rennaz, Nyon ou Yverdon-les-Bains.

Opérations électives

Tous les établissements sont concernés, mais de manière plus ou moins prononcée. Du jour au lendemain, les opérations électives - donc planifiées et non urgentes - ont dû être annulées et l'ambulatoire est quasiment à l'arrêt. "Cela chamboule un hôpital", a constaté Mme Albisetti.

Des montants considérables sont en jeu, pour les hôpitaux, dont le CHUV
hilippe Leuba, conseiller d'Etat

Le Conseil d'Etat vaudois a écrit à la fin de la semaine dernière au Conseil fédéral pour lui demander de préciser le champ d'application de la RHT (Réduction d'horaire de travail), a annoncé le conseiller d'Etat Philippe Leuba. "Des montants considérables sont en jeu, pour les hôpitaux, dont le CHUV, mais aussi pour les crèches, les transports publics ou l'Office du tourisme. Nous voulons être sûrs que le Secrétariat d'Etat à l'écononmie valide", a-t-il ajouté.

Diminution de moitié

L'Hôpital du Jura (H-JU) est actuellement en contact avec le Service jurassien de l'économie et de l'emploi dans la perspective de déposer une demande formelle de chômage partiel, a indiqué le parole-parole de l'institution Olivier Guerdat. Mais pour l'instant, il n'y a pas d'entrée en matière.

A Genève, les cliniques privées ont mis à disposition leurs infrastructures pour les urgences qui ne sont pas liées au nouveau coronavirus. Les HUG leur transfèrent ainsi une trentaine de patients par jour. Le nombre de cas transférés n'est toutefois pas suffisant pour combler la baisse d'activités causée. Par rapport à la normale, celles-ci ont diminué de moitié environ. Les cliniques privées ont aussi demandé le chômage partiel pour une partie de leur personnel qui travaille dans des services non-urgents.

Dans les cantons alémaniques, la situation est la même pour les hôpitaux de Lucerne, de Zoug et d'Uri ainsi que de Schwyz. Les hôpitaux privés bâlois ont aussi demandé à bénéficier du chômage partiel, à l'image du centre de Bethesda. Le nombre de postes touchés par la mesure sera connu dans les prochains jours, a fait savoir l'hôpital. Cela dépendra notamment du nombre d'employés qui pourront être prêtes à d'autres établissements de soins de santé.

"S'il n'y a plus d'autre option"

A ce jour, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l'hôpital fribourgeois n'ont fait aucune demande de chômage partiel.

L'établissement genevois, qui s'occupe de toutes les personnes qui ont dû être hospitalisées après avoir été infectées par le nouveau coronavirus, ne chôme pas depuis le début de la pandémie. Il en vient même à dégager des ressources humaines dans certains services pour les transférer dans les unités qui s'occupent des patients atteints du Covid-19, a détaillé un porte-parole, Nicolas de Saussure. Les HUG bénéficient aussi des ressources en infirmières de certaines cliniques privées.

Le chômage partiel n'a pas (encore) été mis en place à l'hôpital universitaire de Zurich, note une porte-parole. Même constat dans les hôpitaux de Berne. Les hôpitaux bernois n'ont pas à s'inquiéter de l'avenir et, selon le conseiller d'Etat, directeur de la santé, Pierre-Alain Schnegg, ils devraient pouvoir compenser le manque à gagner dû à la crise de la corona.

Même son de cloche du côté des hôpitaux universitaire de Bâle et cantonal de Bâle-Campagne. "Si la situation persiste, nous devrons l'envisager, mais seulement s'il n'y a plus d'autre option", écrit le service de presse de ce dernier. Actuellement, le personnel peut encore être déployé, en partie dans d'autres services et/ou pour d'autres tâches.

"Rester prudent"

La situation n'est donc pas la même dans tous les centres hospitaliers, mais la question se pose tout de même. Faudrait-il pouvoir désormais reprendre certaines opérations planifiées ? "On se trouve encore dans une phase critique. Il faut rester prudent", estime Patricia Albisetti. Mais la FHV souhaite qu'on examine cette question. Et que les hôpitaux puissent assurer le suivi des malades chroniques, en se réorganisant dans le respect des directives de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Swiss Medical Network, qui s’était vu forcé de mettre au chômage technique une partie de son personnel, avait déjà demandé il y a quelques jours à la Confédération de "songer à un assouplissement de l’interdiction totale des soins non urgents, ce qui permettrait d’éviter une accumulation ultérieure, mais aussi la péjoration des cas".

Pour l'OFSP, il est important de maintenir l’ordonnance Covid-19 du Conseil fédéral qui interdit aux hôpitaux, cliniques, cabinets médicaux ou dentaires à pratiquer des interventions ou des traitements non urgents. Et ce afin "d’assurer une capacité d’hospitalisation suffisante en cas d’afflux de patients infectés", sachant que le pic de malades n'a pas encore été atteint.

L'idée étant aussi d’éviter les regroupements de personnes non indispensables dans ces institutions, afin de freiner la propagation du virus, complète l'OFSP.

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