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Aînés, il faut bouger. Même chez soi

Patrick Crettenand, physiothérapeute et référent médico-thérapeutique pour la Gériatrie au CHVR, rappelle l’importance du mouvement chez les aînés en période de confinement.

16 avr. 2020, 20:00
Le mouvement, une des clés pour rester en forme.

Marcher pour faire ses courses, prendre un café, se rendre à un rendez-vous: avant que la crise sanitaire ne touche la planète, les aînés bougeaient. Naturellement. Cette simple forme d’entretien n’est pourtant presque plus possible aujourd’hui. Il est en effet demandé aux personnes âgées de plus de 65 ans de rester un maximum à leur domicile. Dans le même temps – et c’est là qu’intervient tout le paradoxe –  il leur est vivement conseillé de rester en mouvement. 

Une baisse sensible de l’activité physique péjore la capacité cardiorespiratoire, la fonction musculaire, le statut osseux et les fonctions cognitives.
Patrick Crettenand, physiothérapeute et référent médico-thérapeutique pour la Gériatrie au Centre Hospitalier du Valais Romand (CHVR).

Si rester chez soi représente un premier défi, éviter l’immobilité en est un autre. «Une baisse sensible de l’activité physique péjore la capacité cardiorespiratoire, la fonction musculaire, le statut osseux et les fonctions cognitives. Le risque de chute et la peur de tomber sont d’autres déterminants fortement et rapidement influencés par une baisse d’activité», confie Patrick Crettenand, physiothérapeute et référent médico-thérapeutique pour la Gériatrie au Centre Hospitalier du Valais Romand (CHVR).

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Le ménage, ça compte

En temps normal, l’Organisation mondiale de la santé préconise au moins 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée sur une semaine pour les seniors.  «Pour les personnes de plus de 65 ans, l’activité physique englobe également les déplacements, les tâches ménagères et autres loisirs», précise Patrick Crettenand. «Selon ce concept d’accumulation de plusieurs activités de plus courte durée, les personnes âgées devraient pratiquer au moins 3h30 d’activité physique par semaine. Répartir cette charge d’activité sur l’ensemble de la semaine, soit environ 20 minutes par jour, est d’autant plus bénéfique», précise le spécialiste.

Prévenir des complications

«Hormis une insuffisance cardiaque ou pulmonaire non compensée, il n’y a pas de contre-indication formelle. Dans tous les cas, le maître mot est le respect de ses propres capacités et l’attention portée aux recommandations proposées par les professionnels pour cette population d’âge», rappelle Patrick Crettenand. «Canal 9 propose un programme quotidien proposé par Pro Senectute», apprécie-t-il. Le référent médico-thérapeutique rappelle que les recommandations qui visent le mouvement s’appliquent à toutes les personnes âgées, «y compris celles présentant des incapacités, sous réserve d’ajustements en fonction des risques ou des limites de chacun.» 

Pratiquer une activité physique à domicile permet sans aucun doute de prévenir les complications de l’immobilité et d’ouvrir peut-être la voie à une vie plus active, une fois la pandémie passée.
Patrick Crettenand, physiothérapeute et référent médico-thérapeutique pour la Gériatrie au Centre Hospitalier du Valais Romand (CHVR).

«Le bon sens, l’humilité et la mesure doivent s’appliquer dans la mise en place d’un nouveau modèle de vie à domicile axé sur le mouvement. On ne modifie pas son état musculaire, son équilibre ou son statut cardiorespiratoire en quelques semaines de confinement. Néanmoins, pratiquer une activité physique à domicile permet sans aucun doute de prévenir les complications de l’immobilité et d’ouvrir peut-être la voie à une vie plus active, une fois la pandémie passée», soulève encpre Patrick Crettenand, concluant. «Des douleurs invalidantes au niveau des articulations portantes (hanche, genou, cheville) ou des douleurs thoraciques avec un essoufflement au repos doivent impérativement signer l’arrêt du programme d’activité et faire l’objet d’une consultation médicale.»

Trois exercices à faire chez soi
1. A partir d’une position assise, bras croisés sur le thorax : se lever complètement et s’asseoir 10 fois dans toute l’amplitude. Faire 3 séries. Si l’exercice n’est pas possible bras croisés, possibilité de prendre appui avec les mains sur les cuisses, ou sur les accoudoirs de la chaise.

2. A une distance de deux pieds par rapport à un mur, réaliser 10 appuis faciaux avec l’objectif d’approcher son visage du mur en gardant le tronc droit comme une planche. Réaliser 3 séries. En progression, s’éloigner du mur. 
3. Réaliser autant de marches d’escaliers que possible, en enchaîné ou en alterné. Veiller à utiliser un gant (protection barrière) si une main courante est nécessaire pour l’équilibre.


A noter que des feuillets d’exercices spécifiques pour les seniors sont disponibles en libre accès sur le site internet de l’hôpital du Valais. Pour y accéder il suffit de cliquer ici ou suivre le code ci-dessous. 


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