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Veyras: il lui refuse le mariage, elle le tue

Il la demande en mariage avant de changer d’avis. Elle le tue alors à coups de couteau. C’était en 2018 à Veyras. Jugée à Sierre lundi, l’accusée risque huit ans de prison.

09 mars 2020, 12:08
Le studio où un homme a perdu la vie sous les coups de sa compagne en 2018 à Veyras.

La femme qui avait tué son amant de deux coups de couteau en septembre 2018 à Veyras risque huit ans de prison et l’expulsion de Suisse pendant quinze ans. Cette Camerounaise de 43 ans, qui comparaissait lundi devant le Tribunal de Sierre, avait connu sa victime, un sexagénaire lensard, en 2016. Quelques mois plus tard, le couple s’est installé dans un studio de Veyras, la femme continuant à être assignée au foyer pour requérants d’asile de Bex.

Le drame s’est déroulé deux ans plus tard après une journée qui avait pourtant bien commencé. Après un repas bien arrosé, la victime a d’abord annoncé à son amie qu’il attendait que son divorce soit prononcé pour l’épouser. Les amants, heureux, vont jusqu’à filmer cette demande en mariage.

Mais peu après, l’homme change brusquement d’avis. Parlant de soucis d’argent à son amie qui aurait évoqué un désir d’enfant, il lui annonce qu’il ne va pas l’épouser et la met carrément dehors. «Traitée de sale négresse dont il dit vouloir s’assurer qu’elle retournera en Afrique, voyant son futur mari lui demander de préparer sa valise, ma cliente a vu ses espoirs s’évanouir d’un coup», explique Me Marcel-Henri Gard.

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Lors de la dispute qui s’ensuit, elle frappe à deux reprises la victime avec un grand couteau. «Elle a changé de nombreuses fois sa version des faits, prétendant que la lame a pénétré accidentellement dans le corps», a relevé le procureur Olivier Vergères. Le juge Nicolas Pont demande à l’accusée pourquoi elle a prétendu n’avoir donné qu’un seul coup de couteau. Sa réponse? «Je ne me suis pas rendu compte, je me débattais pour me libérer, il me tirait par les cheveux.» 

Caractère explosif

Le procureur ne croit pas un instant au meurtre passionnel et révèle que l’accusée avait annoncé à un témoin vouloir tuer son ami, alors qu’elle venait d’apprendre qu’elle était larguée.

Avocat de la famille de la victime, Me Frédéric Pitteloud, saluant le travail de la police et du procureur, n’y croit pas non plus et estime insuffisants les huit ans de prison requis pour cette femme au «caractère explosif», décrite par des témoins comme agressive lorsqu’elle est ivre. 

Mais pour Me Gard, il s’agit d’un accident, d’un homicide par négligence. Selon l’avocat, qui s’oppose à l’expulsion, «c’est la victime qui s’est montrée violente ce jour-là par ses cris, ses propos dégradants et en tirant par les cheveux cette femme vers la valise qu’il avait posée sur le lit». 

Le verdict sera prononcé prochainement.

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