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Valais: un enseignant licencié après avoir dérapé sur Snapchat et Instagram

Photos de son sexe, propositions indécentes: un enseignant valaisan d’école primaire est accusé de tentatives d’acte d’ordre sexuel et de pornographie envers une ancienne élève de 14 ans. Il a été licencié.

13 mai 2020, 05:30
L'enseignant chattait sur Snapchat et Instagram avec une ancienne élève âgée de 14 ans.

Un instituteur valaisan d’école primaire a été licencié après avoir conversé sur les réseaux sociaux avec une ancienne élève âgée de 14 ans. Il lui a tenu des propos déplacés et envoyé des photos à caractère sexuel. Il attend son jugement pénal. L’été dernier, ce trentenaire et la jeune fille commencent un banal dialogue sur Instagram et Snapchat. Des discussions sur les choses de la vie quotidienne.

Mais l’enseignant dérape. Lorsque l’ado envoie une photo de son chat, il lui demande carrément de lui montrer ses parties intimes. Refus de la jeune fille. L’adulte insiste et la questionne sur sa sexualité.

Photos choquantes

L’enseignant va jusqu’à lui envoyer deux photos de son sexe, d’abord en érection sous un drap, puis partiellement caché par un filtre Snapchat. Cette fois, sa victime le bloque sur cette application.

Quand le pédagogue la recontacte sur Instagram et se dit désolé, la jeune fille reste de marbre et le bloque encore, après lui avoir affirmé: «Je ne pensais pas que tu étais comme ça, pédophile.»

A lire aussi : Un enseignant valaisan condamné et viré pour ses propos salaces (décembre 2017)

Elle se confiera, son école dénoncera les faits et les parents déposeront plainte. Les choses vont vite. Jean-Philippe Lonfat, chef du Service de l’enseignement, indique que «les mesures nécessaires ont été immédiatement prises et elles ont débouché sur une résiliation du contrat de travail».

Pas d’interdiction à vie pour le Ministère public

Le Ministère public, qui accuse l’enseignant de tentatives d’acte d’ordre sexuel avec enfant, ainsi que de pornographie, avait trouvé récemment un accord avec la défense. Soit une peine de 120 jours-amendes avec sursis pendant deux ans et 1000 francs d’amende. Mais la semaine passée, le Tribunal d’Hérens-Conthey a – chose rare – refusé d’entériner cette procédure simplifiée. En effet, pour la cour, la question se pose d’un suivi psychiatrique et d’un sursis plus long. Les négociations vont donc reprendre.

L’enseignant regrette

Devant le juge, le prévenu a confirmé les faits, dit ses regrets et a affirmé ne pas être attiré par les enfants. Il a indiqué vouloir reprendre l’enseignement si possible. A ce sujet, le Ministère public n’a pas retenu d’interdiction à vie d’enseigner, évoquant un cas de très peu de gravité.

Un avis que ne partage pas Me Christophe Quennoz. Pour l’avocat de la jeune fille, «non seulement les conditions du sursis étaient trop laxistes», mais il «regrette que les tribunaux et le Ministère public utilisent l’interdiction d’exercer comme l’ultima ratio uniquement, contrairement à ce que semble avoir voulu la population en acceptant l’initiative populaire dite de la Marche blanche, ainsi que le législateur dans son rapport explicatif sur la question et le Conseil fédéral dans son message d’octobre 2012».

L’enseignant n’a pas souhaité s’exprimer, tout comme sa défense.

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Placé sur liste noire
Même s’il ne devait pas être interdit à vie d’enseignement, ce Valaisan ne retrouvera pas de sitôt une salle de classe. Non seulement son casier judiciaire ne plaidera pas en sa faveur, mais il a été placé sur la liste noire des enseignants destitués.
Ce registre est tenu par la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique et est consultable par les autorités communales et cantonales. L’enseignant peut être effacé de la liste, par exemple s’il a été soigné.
Utilisée depuis 2004, elle compte une centaine de noms dont deux en Valais, à Fribourg et à Genève, quatre à Neuchâtel, mais aucun pour Vaud et le Jura. Les Alémaniques sont les grands pourvoyeurs de cette base de données. «Désormais, ce genre d’affaire sort plus facilement. Les victimes osent plus aisément parler et c’est un bien, notamment grâce aux programmes de prévention mis en place dans les écoles. Nous montrons une tolérance zéro face à ce type de comportement», commente Jean-Philippe Lonfat.
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