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Une découverte relance l’enquête sur Sylviane Rossier-Genoud disparue de Grimentz depuis septembre 2009

La découverte d’un porte-monnaie et un sac au pied de la falaise des Pontis, dans le Val d'Anniviers, relance l’enquête sur Sylviane Rossier-Genoud, disparue de Grimentz en 2009.

03 août 2017, 21:22
/ Màj. le 04 août 2017 à 05:30
Barbara Ruppen en face de la falaise des Pontis où a été retrouvé le sac de sa maman.

Le 28 juin à 15h43, un coup de téléphone de la police cantonale a bouleversé la vie de Barbara Ruppen.

Au fil des ans, la fille unique de Sylviane Rossier-Genoud avait tenté de trouver un semblant d’apaisement. On ne vit plus pareil quand un être qu’on aime disparaît mystérieusement. Depuis un échange téléphonique le vendredi 18 septembre 2009 à 19h30, Barbara n’a plus eu de nouvelles de sa maman. 

Une enquête policière, plusieurs battues pour la retrouver et moult appels à témoins, n’ont pas permis de dire ce qui était arrivé à cette femme de 53 ans.

Alors, lorsqu’on lui apprend qu’un portemonnaie et un sac avec des affaires de Sylviane Rossier-Genoud ont été retrouvés au pied de la falaise des Pontis sur la route du Val d’Anniviers, Barbara vacille. 

Comment son sac s’est-il retrouvé aux Pontis?

"Ca a tout rebrassé dans ma tête. Toutes les hypothèses ont refait surface.  Qu’est-ce qui s’est passé? Comment son sac a-t-il été retrouvé là? Quelqu’un lui aurait-il fait du mal?" Car en 2009, on avait trouvé la voiture de Sylviane Rossier-Genoud garée devant le restaurant des Mélèzes à Grimentz. "Son véhicule est arrivé là dans la nuit de samedi 19 à dimanche 20 septembre, entre 2h56 et 3h05. Une webcam prend des photos du parking toutes les dix minutes. Malheureusement, on n’y voit personne." 

De Grimentz aux Pontis, comment Sylviane s’est-elle déplacée?  A-t-elle suivi quelqu’un? "Ma maman était divorcée. Je sais qu’elle s’était inscrite sur quelques sites pour célibataires. A-t-elle fait une mauvaise rencontre?"  

Une disparition volontaire?

Dans sa jeunesse, Sylviane  faisait preuve d’esprit d’aventure.  "Les dernières années, elle s’était beaucoup calmée. Elle avait des ennuis de santé et n’aimait plus trop sortir." On la disait fragile aussi. "Elle avait des hauts et des bas. Lorsqu’elle a disparu, elle était dans une phase positive, mais je doute, comme on le prétend parfois, que ce fut le signe qu’elle était soulagée car elle avait pris une décision cruciale." 

Il y a huit ans, la thèse du suicide ou d’une disparition volontaire avaient été évoquées.  Barbara refuse de penser que sa mère ait pu mettre sur pied un scénario pour brouiller les pistes. "Ce serait machiavélique." 
Tout comme elle persiste à croire que sa maman ne serait pas partie sans lui  laisser de lettre d’adieu. "On était très proches. Et même si parfois notre relation était conflictuelle, on était fusionnelles."

>>A lire aussi: Un mystère plane sur Grimentz

Des faits troublants

Dans cette disparition, plusieurs faits sont étranges. "Maman était très maniaque. C’est donc surprenant qu’elle ait laissé la maison ouverte et en désordre: lit défait, miettes de pain sur l’évier, casserole vide sur le fourneau, machine à laver le linge en train d’être remplie..." Dans la voiture se trouvait une jupe noire dans un sac bleu. "Maman ne portait plus de jupe depuis longtemps..."
Des cigarettes abandonnées sur la table du salon, «elle fumait beaucoup et ne sortait jamais sans ses cigarettes.» Des cendres dans la voiture, «elle ne fumait pas dans son véhicule.»  Des médicaments laissés sur place... La liste des questions sans réponses est encore longue.

Partie avec son passeport

C’est un accompagnateur en moyenne montagne qui a retrouvé le portemonnaie. Malgré   une carte d’identité, un permis de conduire et quelques cartes bancaires au nom de Sylviane Rossier-Genoud, l’homme ne fait pas le lien avec la disparition  et prend quelques jours avant d’apporter l’objet à la police. Un vaste dispositif policier est alors mis en place qui permet de dénicher le sac de la disparue. 

"C’était très émouvant de découvrir le sac de maman avec quasiment tout à l’intérieur. Ce sac, c’est toute mon enfance. il contenait tout ce dont on pouvait avoir besoin: maquillage, trousse de couture, lime à ongles..." Le contenu du sac était quasiment intact. "Sauf quelques coupures de journaux –dont on se demande ce qu’elles faisaient là – qui sont devenues illisibles et des photos de famille, collées les unes aux autres."

Les policiers ont passé la paroi et le coin au peigne fin. "Pour l'instant, ils n'ont pas retrouvé son corps. Je me dis qu’il n’y aura jamais de fin à cette histoire. Bien sûr, je souhaite qu’on la retrouve. Ca me permettrait d’organiser une cérémonie pour lui dire au revoir. Mais ça n’expliquerait toujours pas ce qui s’est passé."

Les limites de la résilience 

On ne guérit jamais d’une pareille perte. "J’ai eu le sentiment de devenir la spectatrice de mon existence. On voit ces histoires à la télé et un jour, elles vous arrivent. C’est hallucinant"  Jeune femme courageuse, Barbara Ruppen fait face. Pourtant, derrière cette résilience, se terre une grande angoisse. Une difficulté à vivre ses émotions. "Si je me laisse aller, j’ai peur de craquer et je ne sais pas jusqu’où je peux tomber."

Pour se reconstruire, pour tenter de conjurer le sort et d’inviter le bonheur dans sa vie, Barbara se mariera vite. A 28 ans, elle est maman de deux adorables petits garçons. Parler de ce drame, c’est pour elle, "une manière de continuer à faire vivre le souvenir de ma maman. Qui sait, quelqu’un pourrait se manifester pour nous aider à comprendre?"

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