En ville de Sion, lorsqu’on lève la tête, on tombe parfois sur un spectacle inédit. C’est ce qui est arrivé à plusieurs passionnés d’oiseaux qui ont découvert un groupe d’une centaine de bergeronnettes grises perchées sur un arbre de l’avenue de la Gare pour la nuit. Le phénomène a été observé ces dernières années et les oiseaux ont remis ça cet hiver.
Les oiseaux se regroupent tout au sommet de l’arbre. Ils forment une tache grise pas forcément facile à identifier. © Jérémy Savioz
Un tel attroupement appelé «dortoir» par les spécialistes est assez rare, voire unique en Suisse dans de telles proportions. D’une part parce que les bergeronnettes s’envolent normalement l’automne vers des contrées plus chaudes comme le bassin méditerranéen. D’autre part parce que les quelques oiseaux qui choisissent de passer l’hiver chez nous forment rarement des groupes de plus d’une dizaine d’individus.
Se réchauffer et réduire les attaques
«En Suisse, pendant l’hiver, on enregistre rarement autant d’oiseaux au même endroit. C’est un phénomène difficile à expliquer. Les bergeronnettes se réunissent pour se réchauffer et réduire les risques d’attaque de prédateurs», indique l’ornithologue Jérémy Savioz.
Si le nombre étonne, la présence au cœur de la ville est tout à fait normale. «Au centre, la température est plus élevée de quelques degrés par rapport à la campagne. L’humain ne ressent pas cette différence, mais pour la survie d’un oiseau, ces degrés sont décisifs», détaille l’ornithologue. Lumières, décorations de Noël, klaxons, passants qui déambulent, rien n’effraie le petit oiseau gris.
La bergeronnette grise n’a pas peur des lumières, des klaxons et des passants. © Paul Vetter
Certains oiseaux migrent moins
Un oiseau qui a donc préféré le béton de la capitale aux plages marocaines… «La quasi-totalité des oiseaux passe l’hiver au sud des Alpes. Il peut arriver que, selon les conditions météorologiques en début d’hiver, certains restent. De manière générale, nous constatons que plusieurs espèces d’oiseaux migrent moins ou sur de plus courtes distances. Certaines reviennent également plus tôt au printemps», relève Jérémy Savioz.
Une chose est sûre, les bergeronnettes de la capitale resteront pour l’hiver. Impossible désormais de franchir les cols. Le «dortoir» peut par contre bouger au fil des semaines. Samedi, aucune trace des petits passereaux noirs et blancs sur leur arbre fétiche de l’avenue de la Gare. «Elles ont dû bouger. Elles doivent être ailleurs en ville», prévient l’ornithologue qui invite les Sédunois à lever la tête pour essayer de découvrir le spectacle d’une centaine de bergeronnettes qui se reposent sur un arbre de la capitale.