Un silure, un poisson carnassier de plus d’un mètre qui nage tranquillement à proximité des pieds des baigneurs qui ne se doutent de rien. Cette scène a été filmée par Raphy Favre cet été dans la gouille des Iles à Sion. «Je me suis baigné et j’ai vu plusieurs silures. Je suis allé chercher mon matériel vidéo.» Les images sont saisissantes. Elles ont été postées sur YouTube.

La présence de silures aux Iles n’est pas nouvelle. En 2011, une nageuse avait même été mordue par un représentant du plus gros poisson d’Europe dans les eaux sédunoises. A l’époque, les spécialistes avaient affirmé que c’était exceptionnel, le carnassier ayant sans doute confondu la chair humaine avec une proie naturelle comme un poisson ou un oiseau aquatique.

«Plus de 50 silures aux Iles»

La nouveauté, c’est la quantité. «Il y en a tout autour du lac. A ce que j’ai vu, il doit y en avoir plus de 50», estime Raphy Favre. Cette prolifération n’est pas très étonnante, puisque le silure est connu pour sa propension à se reproduire facilement. Situé au sommet de l’échelle alimentaire, il n’a pas de prédateur. Vu sa taille et son poids, souvent plusieurs dizaines de kilos, il est aussi difficile à pêcher.

Le Service cantonal de la chasse et de la pêche ne possède pas de statistiques sur la présence du silure dans les eaux valaisannes. Le biologiste Yvon Crettenand craint toutefois que cette espèce soit en train de coloniser la gouille des Iles comme elle le fait dans le Léman et d’autres étendues d’eau où elle se trouve.

Cette espèce allochtone n’est guère appréciée, car elle représente un danger pour la biodiversité des espèces indigènes. Très vorace, le silure s’en prend aux autres poissons, mais aussi aux canards et autres oiseaux.

En 2017-2018, le service chargé de la pêche a mandaté des plongeurs pour éliminer des silures des Iles. Plusieurs de ces poissons avaient alors été capturés, dont un mesurant 1,5 mètre. «Nous recommandons aux pêcheurs de ne pas remettre le silure à l’eau, mais de l’euthanasier. Il faut éviter de le relâcher que ce soit sur son site de capture ou dans d’autres eaux du canton», indique encore Yvon Crettenand.

Pas de danger pour l’humain

Si ce poisson, sans écailles et au corps recouvert de mucus, n’est pas réputé pour sa beauté, il ne constitue pas un danger important pour les baigneurs et autres nageurs. «Les maxillaires inférieurs et supérieurs sont garnis de toutes petites dents. Elles ne sont pas destinées à déchirer les chairs et ne peuvent donc pas occasionner de blessures sérieuses», rassure Yvon Crettenand.

Sion: les silures pullulent dans la gouille des Iles

Un plongeur a filmé des silures, ces poissons géants qui se trouvent dans la gouille des Iles à Sion. L’espèce s’est multipliée et est en train de coloniser le plan d'eau.