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Sion: la Kosovare expulsée de Suisse et séparée de son enfant témoigne

La jeune Kosovare, qui a vécu à Sion et qui a été séparée de sa fille suite à son expulsion le 22 octobre dernier, revient sur son parcours et raconte son quotidien au Kosovo.

29 nov. 2013, 06:45
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L’histoire d’Ardita M. n’a cessé de susciter de nombreuses réactions ces dernières semaines, en Valais et sur les réseaux sociaux. "Le Nouvelliste" a pu joindre la jeune femme au Kosovo pour qu’elle donne sa version des faits. L’occasion pour elle de revenir sur son parcours, son expulsion et surtout la séparation d’avec son enfant.

Que ressentez-vous suite à votre expulsion du territoire suisse?

Je n’en peux plus. Je suis vraiment au bout. J’en veux énormément au Valais. Je ne sais pas comment je fais pour tenir encore debout. Ma fille me manque tellement. Elle n’a que 5 ans. Comment les autorités ont-elles pu prendre la décision de me séparer de mon enfant? C’est dégueulasse! A chaque téléphone je suis obligée de lui mentir. Elle me demande quand je vais venir la voir. Je lui réponds: «Bientôt ma chérie! Maman doit juste régler quelques détails et sera très vite de retour. Je te le promets.» Je n’ose même pas lui dire que j’ai été renvoyée. Le Service de la population et de la migration (SPM) n’a vraiment aucune pitié. Ma fille ne mérite pas de souffrir.

Comment se passe votre quotidien au Kosovo?

Je peux me faire tuer d’une minute à l’autre. Mon statut de femme divorcée et de mère célibataire fait que je ne suis pas la bienvenue. Selon les codes du pays, j’ai déshonoré ma famille. Alors je dors à gauche, à droite. Je suis à la rue. Ce n’est vraiment pas une vie. Sans compter que le Kosovo est un pays dangereux pour la minorité ethnique (NDLR : Ashkali-Rom) à laquelle j’appartiens. La Suisse m’a renvoyée dans un pays à risques dont elle ne connait pas les codes. Sans compter qu’aujourd’hui je suis malade. J’ai les côtes déplacées et j’ai perdu 17 kg en deux mois. Je devais passer un scanner avant mon expulsion pour savoir de quoi je souffre. Le tribunal me l’avait promis. Mais finalement ils m’ont menti. Je n’y ai pas eu droit. De toute façon, ici, je n’ai pas assez d’argent pour me payer des médicaments.

 

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