Novelis Sierre doit rendre sa production de barres à laminer plus verte. D’ici à 2021, la société va se doter d’une nouvelle installation pour améliorer la qualité de ses émissions de fumées. Devisé à 7,1 millions de francs, ce projet passe par la construction d’une centrale de traitement au nord-ouest de la fonderie. Il a été présenté mardi à la presse et aux voisins de l’usine d’aluminium.
«Depuis leur lancement en 2008, nos installations de fonte du métal ont pris de l’âge», explique Bertrand Carrupt, porte-parole de Novelis. «Malgré une maintenance dans les règles de l’art, nous avons constaté la nécessité de faire des travaux d’amélioration, afin de respecter les normes d’émissions au niveau de nos cheminées.»
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100% des émissions seront filtrées
Ces cheminées, elles sont au nombre de sept, réparties sur la toiture de la fonderie. La première est reliée aux hottes de ventilation situées dans l’usine, tandis que les six autres sont directement raccordées aux fours. Elles rejettent les résidus liés à la combustion du gaz naturel utilisé pour la fonte de l’aluminium.
«Via un système de tubes installé sur la toiture, notre objectif est de récupérer 100% de ces émissions pour les diriger vers la nouvelle centrale de traitement», indique le chef de projet Pierre-Marie Pochon. «Les fumées y seront filtrées avant d’être renvoyées, par une cheminée unique, dans l’atmosphère.»
Des limites légales dépassées
Cet investissement doit permettre à Novelis de se mettre en phase avec l’ordonnance sur la protection de l’air de même que les exigences suisses et européennes. Car au fil des ans, le mix de matières premières utilisées dans la fonderie a évolué. Aujourd’hui, la société dépasse ainsi certaines limites d’émission.
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«Cela concerne principalement les rejets d’acide chlorhydrique, pour lesquels nous sommes ponctuellement à des valeurs moyennes de 90 milligrammes par mètre cube (mg/m3),», détaille Raphaël Clavien, responsable santé, sécurité et environnement de la société. «La limite légale est fixée à 30 mg/m3 pour ce résidu. Ce nouveau filtre nous permettra de passer en dessous des 10 mg/m3.»
Pas de danger
C’est en 2015 qu’ont été constatés ces dépassements. Deux ans plus tard, Novelis installait un système de mesure en continu au niveau de ses cheminées. Menées en collaboration avec le Service de l’environnement (SEN), ces mesures ont permis de suivre les fluctuations d’émissions en fonction de la production. «Cela nous a aussi permis de paramétrer avec précision la future centrale de traitement», lance René Gentinetta, directeur de Novelis Sierre.
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Cheffe par intérim du SEN, Christine Genolet-Leubin ajoute que ces dépassements ponctuels de valeurs n’ont jamais été alarmants. «Si nous avions estimé qu’il y avait un danger pour les riverains, nous aurions demandé à Novelis d’intervenir plus tôt, voire d’arrêter sa production.»
Parmi ces riverains, Francis Pont se dit convaincu par le projet. Celui qui vit à quelques dizaines de mètres de la fonderie redoute toutefois le bruit qui s’échappera de la nouvelle centrale. «Mais je ne m’opposerai pas à sa construction. Par le passé, Novelis a déjà mis en place des mesures de réduction de bruit. Elle va en faire de même pour cette nouvelle installation.»