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Sierre: l’enseignant voyeur se dit menacé de mort

Rejugé à sa demande jeudi par le Tribunal cantonal, l’ancien enseignant sierrois qui avait écopé de trois ans et quatre mois de prison pour des actes sexuels sur plusieurs élèves a demandé son acquittement et se dit menacé de mort par certains détenus.

07 nov. 2019, 12:24
/ Màj. le 07 nov. 2019 à 17:36
L'enseignant, ici devant le Tribunal de Sierre en mai dernier, conteste les faits graves qui lui sont reprochés.

Condamné en mai dernier par le Tribunal de Sierre à 40 mois de prison ferme et à cinq ans d’interdiction d’exercer pour actes d’ordre sexuel avec six enfants âgés entre 11 et 13 ans à l’époque des faits, un ex-enseignant sierrois était rejugé ce jeudi à Sion par le Tribunal cantonal. Le prévenu conteste les faits les plus graves et demande son acquittement. Mais, une septième accusatrice pour laquelle l’accusé n’avait pas été reconnu coupable a aussi fait appel. Et le Ministère public a demandé la confirmation du premier jugement.

Seul dans sa cellule

En prison depuis sa condamnation en première instance, l’accusé dit avoir été menacé de mort par des détenus. Il affirme ne plus sortir que rarement de sa cellule, en évitant les autres pensionnaires, notamment pour aller à la douche. La défense a demandé l’acquittement et la libération de son client. En attendant le verdict, l’accusé continuera de dormir derrière les barreaux. Pour le Ministère public, «le risque de fuite est toujours d’actualité.»

Tentative d’annulation du procès

Lors du premier procès en mai dernier, le prévenu ne s’était tout simplement pas présenté. Il avait fallu aller le chercher à l’hôpital psychiatrique. L’enseignant, sous médicaments, avait déclaré ne pas être en état de répondre.

Ce jeudi, il était bien présent à Sion, mais en ouverture de procès son avocat a immédiatement demandé le renvoi de l’affaire devant le Tribunal de Sierre. Selon Me Olivier Couchepin «la première audience était une mascarade, les droits de l’accusé ont été gravement bafoués. Il était sous médicaments et n’a pu répondre à aucune question.» L’avocat a stigmatisé «des débats «tronqués et les droits de la défense bafoués.»

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Le Tribunal cantonal a indiqué vouloir se prononcer sur la validité des débats sierrois dans leur cadre de son jugement qui devrait tomber prochainement.

Entre 2011 et 2013

L’affaire, qui remonte aux années 2011 à 2013, avait fait grand bruit en Valais. L’enseignant organisait des expériences qui consistaient à se doucher ou à se changer «à l’aveugle» après les cours de gymnastique. Les élèves de cinquième année étaient volontaires pour ces «expériences» au cours desquelles, ils devaient se dévêtir, les yeux occultés, par exemple par un bandeau, avant de se prendre une douche et de se rhabiller.

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Ce père de famille prétendait quitter le vestiaire, mais il restait en fait pour observer les filles. S’il reconnaît une certaine forme de voyeurisme, il dit les avoir vues en sous-vêtements, alors qu’elles se préparaient. «Je ne les ai jamais vues nues. Je ne suis jamais resté dans les vestiaires pendant ces douches» a-t-il déclaré jeudi.

Élèves déçues par leur enseignant

En outre, l’homme conteste totalement les gestes abjects qu’il aurait eus lors d’ateliers sensoriels qui consistaient en des dégustations de fruits, toujours à l’aveugle. Lui parle d’une démarche purement pédagogique. Dans la salle d’audience, les jeunes filles roulent des yeux ébahis en entendant ses propos.

Jeudi, certaines de ses anciens élèves ont dit avoir été profondément déçues par leur enseignant. «J’étais naïve et j’avais grande confiance en mon maître» a lâché jeudi une plaignante devant les juges. «Les yeux bandés, les mains derrière le dos, j’étais assise devant lui qui se tenait debout» lors de la dégustation.

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