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Quand deux coqs sèment la discorde à Savièse

Les chants des coqs Pecounet et Jo à Roumaz créent des tensions dans le quartier de Vasse. Plusieurs voisins sont excédés, mais le propriétaire estime que c'est une passion comme une autre et qu'il se trouve dans un lieu propice.

28 août 2017, 14:43
/ Màj. le 29 août 2017 à 06:42
Claudio Cimino et son fils Alessio portent les deux coqs "trop bruyants" pour certains voisins: Pecounet le roux et Jo le blanc ne laissent personne indifférent à Roumaz.

Ils s’appellent Pecounet (Pecou pour les intimes) et Jo. Ces coqs s’épanouissent à Savièse, en plein cœur du village de Roumaz. Depuis une petite année, ils mènent leur vie de coqs: ils chantent et partagent leur espace avec plusieurs poules et quelques lapins. L’histoire pourrait s’arrêter là. Mais Pecou et Jo ont agacé, pour rester poli, une partie du voisinage cet été. "On s’est fait réveiller tous les matins à partir de 4h45. C’est devenu insupportable, même si c’est un peu moins tôt en cette fin de saison", souligne un habitant du quartier particulièrement énervé par les cris, et qui préfère rester anonyme. Selon nos informations, ils sont en tout cas trois à s’être plaints directement au propriétaire. 

"Nous sommes dans la nature"

Claudio Cimino, est resté longtemps inflexible aux réclamations du voisinage, mais il a finalement choisi de contacter Le Nouvelliste pour dire son incompréhension. "Il n’y a pas de restriction pour l’achat de coqs. Je suis dans la légalité, d’autant que l’hygiène et la place laissée aux animaux sont respectées. Je crois que les gens n’ont plus goût à tout ce qui se rapporte à la nature et pourtant nous y sommes", explique celui qui possède de nombreux autres animaux dans ce qui est nommé la bassecour de Vasse.

L'humour de Casal sur cette histoire de voisinage. 

C’est la lumière qui fait foi pour le chant des oiseaux. Ce qui a le don d’agacer son voisin. "J’ai fait mes calculs un matin vers 5 heures. Les coqs chantaient toutes les neuf secondes. Excédé, j’ai appelé le propriétaire pour lui expliquer mon ras-le-bol et le réveiller à la même heure. Je voulais qu’il se rende compte de la gêne occasionnée." Un propriétaire qui affirme qu'il était déjà debout lors de cet appel matinal. 

Dans le quartier, tous les riverains ne sont pas réfractaires aux chants de Pecounet et Jo. "J’aime bien la mélodie. Il y a seulement trente ans, tout le monde avait des poules et des coqs et on s’y accommodait très bien", remarque un autre citoyen qui veut lui aussi conserver l’anonymat.

Des efforts sur ordre de police

Dans le règlement communal de police, l’article 44 précise que "l’autorité peut ordonner toutes mesures particulières pour empêcher un animal de troubler la tranquillité publique par ses cris". Des agents municipaux se sont rendus sur place plusieurs fois, de bonne heure. "Nous avons constaté que le traitement des animaux était adéquat. Reste que la tranquillité doit être assurée jusqu’à 6h30 et nous avons demandé au propriétaire de s’arranger pour diminuer les cris de ses volatiles", souligne le sergent-major Renaud Zuber, chef de poste de la police municipale saviésanne.

Depuis quelques jours, le propriétaire a écouté les recommandations de la police. Pecounet, le plus bruyant, dort donc enfermé dans son poulailler. "Il ne chante que vers 7 h-7 h 30", affirme Claudio Cimino. "C’est vrai il a chanté moins tôt  la semaine dernière, sauf deux matins, dont dimanche à 5h45", remarque le voisin. 

>> A lire aussi: Il tire sur le coq qui chante

Tout le monde s’observe

La tension n’est donc pas encore redescendue. L'évolution sera surveillée par toutes les parties. Les riverains mécontents n’entendent plus laisser les oiseaux importuner leur sommeil. "Nous verrons si la situation s’améliore sur le long terme. Nous avons les nerfs et nous ne voulons jamais revivre le même été que celui-ci, donc on mettra tout en œuvre pour que ça n’arrive pas", assure le voisin.

Quant à Claudio Cimino, il campe aussi sur ses positions. "Je me battrai jusqu’au bout, parce qu’un règlement ne doit pas être appliqué qu’à un quartier. En plus je sais que si on donne raison aujourd’hui pour deux coqs, demain on se plaindra parce que mon fils joue au foot." La police municipale veillera elle aussi au grain. "Il faut que les mesures s’inscrivent dans la durée, sinon il pourrait y avoir une dénonciation au tribunal de police", conclut Renaud Zuber. 

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