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Plusieurs milliards réclamés à Radovan Vitek dans une plainte à New York

Le propriétaire des remontées mécaniques de Crans-Montana est poursuivi à New York par d’anciens partenaires et associés. Selon la plainte, il aurait bâti sa fortune à leurs dépens. Ils lui réclament 3 milliards de dollars.

11 avr. 2019, 19:59
Domicilié au forfait fiscal à Crans-Montana, Radovan Vitek pèse plus de trois milliards de francs.

Un fonds spéculatif new-yorkais et une société d’investissement tchèque ont déposé une plainte à l’encontre de Radovan Vitek, mercredi devant un tribunal de Manhattan. Selon «24 heures», Kingstone Capital et Investhold affirment avoir été volés de 1 milliard et réclament le triple à titre de dommages. Cette affaire fait écho à des procédures déjà ouvertes en Europe avec les mêmes protagonistes.

Sociétés écrans, hommes de paille

L’affaire porte sur ORCO, une société luxembourgeoise active dans l’immobilier, dans laquelle Kingstone investissait et qui est tombée sous le contrôle de Radovan Vitek à travers son groupe CPI. ORCO est le socle du portefeuille immobilier de CPI, estimé à près de 8 milliards. La plainte évoque un véritable système via des sociétés écrans, des hommes de paille, avec des mises en scène de désaccords lors de réunions, dans le but de s’approprier ORCO en dessous de son prix. L’opération aurait dilué les autres actionnaires, dont Kingstone Capital.

Dans un communiqué, CPI dément toutes les allégations: «Ce nouveau procès est destiné à nuire à CPI. La plainte américaine est une autre tentative de Kingstone de chercher des solutions inappropriées et d’exercer des pressions illégales sur CPI.» Ce dossier est déjà pendant devant un tribunal luxembourgeois.

Les autres plaignants, propriétaires d’Investhold, ont été condamnés en 2014 en Suisse pour escroquerie et blanchiment d’argent. «Le Nouvelliste» avait révélé qu’ils réclamaient depuis 2018 la moitié de la fortune de Radovan Vitek devant un tribunal de République tchèque.

A lire aussi: Le procès qui pourrait coûter cher à Radovan Vitek.

«Du chantage»

Président du conseil d’administration de CMA et membre de celui de CPI, Philippe Magistretti a contacté dans la matinée plusieurs acteurs du Haut-Plateau pour les prévenir. «C’est un coup d’éclat: très désagréable, mais pas très important.» Selon le bras droit de Radovan Vitek sur le Haut-Plateau, il s’agit d’un chantage: «Ils demandent des milliards en espérant que, face au dégât d’image, Radovan Vitek cède pour 100 millions.»

C’est un coup d’éclat: très désagréable, mais pas très important.
Philippe Magistretti, membre du conseil d’administration de CPI

Crans-Montana est un détail dans le portefeuille de CPI et les conséquences pour la station sont impossibles à identifier à ce stade. Pourtant, elle est citée dans la plainte américaine. Radovan Vitek et CMA sont en effet dans le viseur du Ministère public valaisan pour de possibles infractions pénales lors de l’augmentation de capital de 2016. L’enquête préliminaire est toujours en cours selon le procureur général Nicolas Dubuis.

A lire aussi: Le Ministère public s’empare de l’affaire qui agite le Haut-Plateau.

Silence à Crans-Montana

Affaire de trop ou véritable crainte pour l’avenir et pour l’image de la station, le Haut-Plateau n’est guère loquace. Jean-Daniel Clivaz et Bruno Huggler, respectivement président et directeur de Crans-Montana Tourisme et Congrès, ne s’expriment pas. Parmi les politiques, seul Laurent Bagnoud a accepté de parler (voir ci-contre). Au niveau cantonal, Christophe Darbellay, conseiller d’Etat chargé de l’économie et médiateur entre CMA et les communes, ne commente pas.

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